Eglises d'Asie

La catéchèse prend des formes différentes dans les paroisses et à l’école

Publié le 18/03/2010




Dans une interview donnée le 15 septembre à Yogyakarta à l’agence UCAN, le père jésuite F.X. Adisusanto a décrit les deux branches de l’enseignement catéchétique en Indonésie, selon qu’il s’adresse aux catéchumènes et aux fidèles dans les paroisses ou aux élèves des écoles.

Le système appliqué dans les paroisses a été inauguré en 1977 par la première conférence interdiocésaine de catéchétique, perfectionné ensuite par une deuxième conférence en 1980. Il est conçu pour susciter un partage des expériences de la foi, dans une attitude d’ouverture et de respect mutuel. Les gens se catéchisent les uns les autres. Le catéchiste joue seulement le rôle de guide. Cette catéchèse des paroisses qui vise à aider les fidèles, par le partage de leur foi à comprendre leur vie de tous les jours à la lumière de l’Evangile, devrait approfondir leur sens de la présence de Dieu. Par cette catéchèse, ils deviennent plus unis dans le Christ, des membres plus actifs de la communauté, engagés davantage à servir la mission de l’Eglise. Ils sont témoins du Christ dans leur vie au sein de la société. C’est une catéchèse basée sur la notion d’Eglise, peuple de Dieu. En 1988 et en 1992, la quatrième et la cinquième conférence interdiocésaine de catéchétique ont fait une évaluation des dix années de pratique de cette méthode et conclu qu’elle ramenait toute chose à l’Eglise sans donner assez d’attention à la dimension sociale de la foi. Un schéma plus concret d’analyse sociale lui a été ajouté en 1992.

Une autre forme d’action catéchétique en Indonésie est mise en oeuvre dans les cours de religion catholique des écoles. Ces cours font partie d’un programme national lancé en 1984. Ils ont pour but d’enseigner aux élèves à voir la vie d’un point de vue catholique. Comme les élèves d’une école à direction catholique ne sont pas tous catholiques, les leçons de religion s’efforcent surtout de les aider à devenir des adultes et des êtres pleinement humains, à percevoir dans sa profondeur leur expérience de la vie. Le programme le plus récent qui a été mis au point durant l’année scolaire de 1994 suit la même ligne. Il n’enseigne pas la foi, qui est un don de Dieu. Son but est de développer chez l’élève la foi personnelle, la confiance en soi et le sens de sa responsabilité sociale. Empruntant aux leçons apprises dans la catéchèse des paroisses, le récent programme cherche à susciter le dialogue entre les enseignants et les élèves, et entre élèves. Ils discutent des évènements quotidiens et de leur impact dans leur propre vie.

Dans les établissements gérés par l’Eglise, cette méthode donne satisfaction. Les écoles publiques sont censées offrir des cours de religion à leurs élèves catholiques. Lorsque dans une classe les élèves ne sont pas assez nombreux, le même cours est suivi par des élèves de classes différentes.

En ses deux grandes formes, l’action catéchétique est fortement structurée. Chaque paroisse a une section de catéchèse ; chaque diocèse, une commission catéchétique. Les commissions diocésaines constituent un groupe régional qui répartit les ressources coordonnées par un responsable. La commission Catéchèse de la conférence épiscopale apporte son soutien et donne des orientations. C’est elle qui prépare les programmes nationaux et organise les conférences interdiocésaines de catéchétique. Elle publie aussi des manuels, des livres pour catéchistes, des articles. L’Indonésie a aussi deux périodiques consacrés à la catéchèse : « Unis dans l’évangélisation » (Ekawarta) et « Peuple nouveau » (Umat Baru). L’Eglise prépare des catéchistes qualifiés dans six écoles fondées il y a une trentaine d’années. Plusieurs instituts offrent des cours de catéchétique et il existe des sessions de mise à jour.

Ce sont là les aspects positifs. Mais l’Eglise connaît aussi des problèmes et rencontre des défis. La catéchèse des paroisses est encore trop centrée sur l’Eglise, sa dimension sociale doit être améliorée. On garde l’impression que la catéchèse reste l’apanage d’experts de haut niveau et de personnes cultivées. L’Eglise doit arriver à se mettre vraiment au niveau populaire. Dans les écoles, tous les élèves catholiques ne suivent pas les cours sur leur propre religion. Et beaucoup de régions restent très pauvres, sans locaux de réunion, sans équipes formées, sans matériel. On cherche les moyens pour répondre à ces besoins.