C’est une question qui a été abordée par M. Vu Quang, directeur du Bureau des affaires religieuses, lorsque, le premier jour de l’assemblée, le bureau permanent est venu lui présenter le programme des travaux. Il a fait part aux évêques de la dernière proposition adressée par Rome au gouvernement vietnamien. On peut supposer qu’il s’agit d’une proposition en trois points, connue par ailleurs (6). Elle confirme la nomination de Mgr Nguyên Van Thuân à Rome, rétablit Mgr Nguyên Van Binh dans ses fonctions d’archevêque principal et nomme l’évêque de Phan Thiêt coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville. On est, semble-t-il, encore très loin d’un accord. Cependant les deux parties seraient résolues à se donner quelques mois avant de prendre une décision nouvelle.
L’événement le plus remarquable de cette assemblé est la visite rendue par les évêques au secrétaire général du Parti communiste, M. Dô Muoi, le 9 septembre. Ce geste est tout à fait inhabituel, les évêques se contentant d’habitude d’aller saluer le premier ministre, ce qu’ils ont fait aussi, cette fois-ci, le 10 septembre. Dans chacune des allocutions prononcées au cours de ces deux rencontres, le président de la conférence épiscopale, Mgr Nhât, a souligné l’attention accordée par l’Eglise du Vietnam a l’invitation à la collaboration générale lancée par le quatrième congrès du Front patriotique qui s’est tenu au mois d’août à Hanoi avec la participation de quelques évêques (7). Devant le premier ministre, il a exprimé sa satisfaction de voir « les portes ouvertes plus largement » par cette invitation « à l’unité et à la promotion de la démocratieAu secrétaire général du Parti, il a rappelé des passages de son discours au congrès où il affirmait qu’« il ne fallait pas intervenir dans les affaires intérieures des religionsEnfin, il a exprimé les inquiétudes de l’Eglise catholique devant la grave crise morale traversée aujourd’hui par le Vietnam.
Au cours de cette assemblée, les évêques du Vietnam, tous présents à l’exception de huit d’entre eux malades ou trop âgés, ont consacré la plus grande partie de leur temps à un projet de refonte des statuts de leur conférence. D’autres sujets, cependant, ont été abordés. Il a aussi été question de la nouvelle traduction du missel romain, de la préparation d’un catéchisme pour enfants commun à tout le pays.
