Eglises d'Asie

L’Eglise catholique encourage l’apostolat des prisons

Publié le 18/03/2010




Pour la première fois les volontaires de l’apostolat des prisons se sont réunis au plan national, à Bangalore, du 13 au 15 août. Accueillis par Mgr Alphonse Mathias, archevêque de Bangalore, les cinquante-trois participants : prêtres, soeurs et laïcs, venaient de diverses régions de l’Inde.

Plusieurs diocèses ont lancé un ministère des prisons. Les volontaires réunis à Bangalore ont souhaité que naisse, sous la conférence des évêques catholiques de l’Inde, une organisation nationale, implantée dans chaque diocèse. Ils ont élu dans ce but une commission exécutive de huit membres. Ils publieront un bulletin trimestriel pour aider les visiteurs volontaires des prisons à partager leurs expériences.

L’Eglise n’a pas encore reconnu l’importance de l’apostolat des prisons, Mgr Mathias l’a admis. “Il faut, a-t-il dit, que cet apostolat ait sa place dans l’Eglise, comme il y en a un des travailleurs, des étudiants”. “Beaucoup d’innocents croupissent en prison pendant des années. Ils deviennent amers, dégoûtés, malheureux, au contact de criminels endurcisL’archevêque a incité les volontaires de la Fraternité de Jésus, une organisation de l’aide aux prisonniers, à chercher à nouer avec le personnel pénitentiaire et avec les condamnés des relations durables, qui leur permettent de bien connaître les besoins matériels et de rayonner les valeurs morales.

Le mouvement Fraternité de Jésus opère sous l’autorité de la commission Justice et Paix des évêques catholiques du Kerala. Ainsi que l’a rappelé son directeur, le père Joseph Macholil, au cours de la réunion de Bangalore, le mouvement a commencé en 1986 par un petit groupe de prière orienté vers l’apostolat auprès des prisonniers. Aujourd’hui, ses groupes vont dans quarante prisons de l’Etat de Kerala. Les volontaires prient et jeûnent avant de visiter les prisonniers une ou deux fois par mois. Leur devise est : servir le plus bas, le plus petit, le plus perdu. Selon le père Macholil, l’Inde a 926 prisons avec 200 000 prisonniers. Le gouvernement dépense chaque année des millions de roupies pour le personnel pénitentiaire, car dans un établissement de 350 prisonniers, il y a 400 gardiens pour veiller sur eux.

L’apostolat de la Fraternité de Jésus prend aujourd’hui de l’ampleur, il trouve un écho dans les établissements scolaires du Kerala. Les élèves du séminaire apostolique Saint-Thomas comme ceux d’autres écoles contribuent chaque mois pour cinq roupies au ministère des prisonniers. Au dire du père Varghese Karipery, coordinateur national de la Fraternité de Jésus, ses volontaires font du porte-à-porte dans les maisons et les boutiques pour mendier des produits d’alimentation, des vêtements et d’autres articles de consommation courante pour les distribuer aux prisonniers. Pour dissiper la tristesse et la morosité des prisonniers, ils chantent avec eux des chants religieux, discutent de leurs problèmes. Mais leur action prend bien d’autres formes : conférences, spectacles de marionnettes, théâtre, concours littéraires… Ils aident à écrire les lettres, donnent la main à la création d’une bibliothèque, se mettent en quête d’équipements récréatifs.

Les volontaires de la Fraternité de Jésus collaborent aussi avec les groupes d’aide à la réhabilitation des prisonniers libérés. “Celui qui sort de prison est marqué d’un stigmate, dit le père Karipery. Il n’est pas facilement accepté, il a du mal à trouver du travailLa Fraternité gère quatre centres ouverts aux prisonniers libérés. Ils y trouvent renouveau spirituel, traitements physiques et psychiques, formation professionnelle, aide à la réconciliation avec leurs familles. La Fraternité qui s’occupe aussi d’obtenir des libérations conditionnelles ou des permissions sur parole offre son aide aux prisonniers pour leur reprise de contact avec leur famille et leurs relations.