Eglises d'Asie – Philippines
Les charismatiques donnent à l’Eglise de nouvelles forces militantes
Publié le 18/03/2010
Ce dernier mouvement qui a démarré en juillet 1991 avec 16 couples a connu une croissance phénoménale et en compte environ 45 000. Ils espèrent être autour de 100 000 à la fin de cette année. La chose est d’autant plus remarquable qu’on ne devient “Couple pour le Christ” que “sur invitation” : le couple candidat doit être parrainé par un couple déjà membre. Les 97 chapitres de “Couples pour le Christ” sont dans les trois quarts des paroisses du grand Manille. Le mouvement est présent dans 52 des 78 provinces et dans plus de dix pays asiatiques et européens, en Australie et aux Etats-Unis. Selon son directeur, Roquel Ponte, les Philippines ne pourront connaître la paix et le progrès que par “la transformation des coeurs et des esprits des gensLes “Couples pour le Christ”, dit-il, vont oeuvrer “pour renforcer leur mouvement et évangéliser d’autres familles et communautésen offrant une autre manière de vivre aux enfants, aux adultes jeunes et aux jeunes professionnels. Des filiales sont déjà programmées : Jeunes pour le Christ, Célibataires pour le Christ, Enfants pour le Christ, Employées pour le Christ… Ponte prédit “un sombre destin quand on voit le fiasco de l’autorité parentale et l’endurcissement à rejeter les droites valeurs morales et chrétiennesIl dénonce les forces qui travaillent à détruire la famille.
Certains esprits accueillent ces vues avec scepticisme et s’inquiètent à l’idée que la hiérarchie de l’Eglise des Philippines puisse être tentée d’utiliser le mouvement charismatique en expansion comme un instrument politique. Renato Mabunga, secrétaire général de “Promotion des droits du peuple d’Eglise”, trouve que les groupes charismatiques “font semblent d’être pour le progrès” en se servant d’un langage “de progrès” pour “une vieille dogmatique qui n’est pas ancrée dans la situation présenteSelon Mabunga, ce sont “d’une certaine manière des fondamentalistes” , qui appliquent aux situations présentes un schéma d’avant le concile Vatican II. Sans aller jusqu’à voir le phénomène charismatique comme un danger, Mabunga pense que la montée de l’influence conservatrice dans l’Eglise va détourner l’attention des programmes de progrès.