Eglises d'Asie

Plus d’avocats du Haut-Commissariat pour les demandeurs d’asile vietnamiens de Hongkong

Publié le 18/03/2010




Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations-Unies vient de prendre une décision lourde de conséquences. Au mois de décembre 1994, il va retirer ses avocats de Hongkong où ils assuraient la défense et le conseil des réfugiés pour leur demande d’appel (17).

Dans la procédure appliquée jusqu’à présent, les avocats de l’O.N.U. étaient d’une grande utilité aux réfugiés qui s’étaient vu refuser le statut de réfugié par les services d’immigration de Hongkong après l’étape du “tri” (screening). Malgré cette décision négative, les demandeurs d’asile pouvaient faire appel auprès de la Chambre de recours (les pensionnaires des camps appelle cette première démarche “la première aile de poulet”La deuxième aile de pouletc’était le recours auprès du Haut-Commissariat offert à tous ceux qui n’ont pas eu gain de cause auprès de la Chambre de recours. L’échec à ces deux tentatives signifiait le retour au Vietnam. Selon le porte-parole du Haut-Commissariat, le retrait des avocats de l’O.N.U. serait impliqué par les accords de Genève du mois de février 1994 et découlerait du fait que désormais les nouveaux arrivés à Hongkong sont tous considérés comme migrants illégaux. Ils échappent donc désormais à la protection de l’O.N.U. et tombent sous la juridiction des lois du pays.

Le Haut-Commissariat a fait savoir par ailleurs qu’il n’était plus capable d’assurer la protection juridique des demandeurs d’asile arrivés à Hongkong avant la décision de Genève. En conséquence, le gouvernement de Hongkong a contacté cinq cents avocats à qui il a demandé de se porter volontaires pour ce service avant le 30 septembre. Mais au début du mois d’octobre, une douzaine d’avocats seulement avaient répondu à l’appel. Selon des responsables d’organisations non gouvernementales, même s’ils ont assez nombreux, les avocats recrutés par le gouvernement n’auront pas assez de compétence pour s’occuper des demandes en appel des demandeurs d’asile. Cela conduira à refuser le statut à de plus nombreuses personnes puisqu’il n’y aura pas de véritable défense. Beaucoup soupçonnent que ce départ des avocats du Haut-Commissariat aux réfugiés a pour objectif de faciliter le renvoi des réfugiés sans passer par un recours sérieux.