Eglises d'Asie

Deux évêques vietnamiens parlent de la vie religieuse dans leur Eglise au synode romain

Publié le 18/03/2010




Le 27 septembre 1994, trois évêques vietnamiens sont arrivés à Rome, cinq jours avant l’ouverture du neuvième synode des évêques. L’un d’entre eux, Mgr Nguyên Van Hoa, évêque de Nha Trang, lors de son intervention devant le pape et l’assemblée des évêques, a fait remarquer que c’est la première fois que des évêques vietnamiens arrivent à temps pour le début des débats. L’évêque vietnamien a continué sa déclaration en disant: “Voilà un signe qui démontre qu’au Vietnam il y a un vrai changementC’est d’ailleurs ce thème qu’il a traité tout au long de son exposé:

“Depuis 1986, un vent nouveau souffle sur le Vietnam. L’ouverture économique est déjà une chose certaine. Il existe aussi une ouverture religieuse, même si cette dernière est encore limitée. Les congrégations religieuses utilisent au maximum cet espace de liberté pour s’organiser à nouveau, dans le domaine de la formation initiale et de la formation continue, comme dans celui de l’adaptation des programmes d’actions apostoliques au nouvel état de choses. Ainsi, viennent d’être ouverts des sessions de recyclage catéchétique et pastoral, des classes de théologie (13). Il s’agit d’initiatives de l’Union des religieux et religieuses, encouragées par les évêques et approuvées par le gouvernement14).

L’administrateur apostolique de Huê, Mgr Nguyên Nhu Thê, a ensuite pris la parole pour prolonger les réflexions de son confrère sur la vie religieuse. Il a d’abord mis en valeur le précieux appui apporté par les familles chrétiennes vietnamiennes à la naissance des vocations religieuses. Lui aussi a parlé du renouveau récent de la vie consacrée. Il a, par la suite, énuméré les dernières difficultés qui s’opposent encore à son plein épanouissement.

“Bien que depuis 1986, l’Etat soit plus souple, nous ne jouissons pas encore d’une pleine liberté d’action. Il existe des règlements administratifs que nous devons respecter, comme par exemple l’obligation de la carte de résidence (Hô Khâu) qui restreint la liberté de déplacement et le choix de sa résidence. C’est un obstacle à l’organisation des communautés. En principe, les congrégations ont le droit d’accueillir des gens pour les former, mais dans la réalité, il faut une permission pour pouvoir se réunir”.

Mgr Thê a ensuite conclu sur les très graves bouleversements que les nouvelles orientations économiques ont introduits dans la société vietnamienne. Il s’agit, selon lui, d’un véritable défi lancé aux religieux et religieuses vietnamiens qui plus que jamais doivent apparaître aux yeux de leurs compatriotes comme des signes lumineux et dignes de confiance.

Avec Mgr Thê et Mgr Hoa, le coadjuteur du diocèse de Kontum, Mgr Trân Thanh Chung est aussi venu à Rome en tant que membre suppléant du Synode. Par contre, la soeur Anna Nguyên Thi Thanh, supérieure des amantes de la croix de Phat Diêm, l’une des 75 invités au synode par le Souverain pontife, n’avait pas encore quitté le Vietnam à la mi-octobre. On annonce aussi que sept évêques nouvellement nommés ont demandé la permission de venir dans la ville sainte pour le mois de novembre, époque où ils doivent suivre une session réservée aux jeunes évêques.