Eglises d'Asie

Le cardinal Kim lance le « mouvement pour le bien commun »

Publié le 18/03/2010




Des faits divers récents ont été un choc pour l’opinion. Sept ou huit jeunes avaient décidé de supprimer les gens trop riches et installé un four crématoire au sous-sol d’une maison. Le gang a été démantelé mais, pour se faire la main, il avait déjà assassiné et fait disparaître une jeune fille enlevée sur une route et commencé d’exécuter des industriels. Quelques jours plus tard, le public apprenait qu’une large part des impôts et des taxes n’arrive jamais dans les coffres de l’Etat et que de simples employés des bureaux de perception réussissent à s’acheter des terrains et des villas en Californie. Une étudiante qui manquait d’argent au moment d’entrer à l’université a enlevé avec l’aide d’un ami une cousine âgée de dix ans et l’a assassinée, après avoir réclamé aux parents une rançon de l’ordre de quinze mille francs français. La liste de tels crimes qui font la une des journaux et de la télévision s’allonge tous les jours. La population, déjà stressée par le poids de la vie quotidienne, vit dans la peur.

Comme tant d’autres pays, la Corée a beaucoup de mal à assimiler les mutations trop rapides qu’entraînent l’industrialisation, l’urbanisation,etc. Le système d’enseignement est, du point de vue moral, en état de faillite. La concussion est monnaie courante. La jeunesse traverse une crise terrible, qui touche tous les points sensibles, en particulier le sens de l’homme, le sens de la vie.

Le cardinal Kim qui s’efforce d’inspirer, dans l’Eglise et dans la société coréenne, des actions en faveur d’une éducation plus humaine, d’une administration et d’une politique plus propres…, vient d’inviter des personnalités de milieux divers à se grouper dans le « Mouvement pour le bien commun dans la société nouvelle ». L’assemblée constitutive, tenue le 13 octobre 1994, a réuni cent quinze personnes, sans distinction d’appartenance religieuse ou politique, sur la seule base d’un même souci du bien commun.

Le but est de « surmonter par la force spirituelle l’état pathologique chronique de la société d’aujourd’huiConstatant que « le développement d’une civilisation scientifique et l’industrialisation, qui nous ont apporté le confort matériel, ont entraîné la pauvreté spirituelle et une débâcle moraleles fondateurs ont proclamé la naissance d’un « mouvement pour la pratique du bien commun, de façon à contrecarrer les effets pernicieux de la civilisation actuelle qui menacent la société humaine

Un comité directeur a été désigné pour l’entrée immédiate en action. Les membres du mouvement, choisis pour leurs compétences et leur position d’influence dans la société, mettront en oeuvre tout moyen d’action : presse et télévision, conférences, campagnes avec participation populaire, propositions de loi,etc. Dix objectifs ont été retenus, en particulier : la restauration de la dignité humaine et la morale ; le respect de la vie, de la nature, de l’environnement ; la régénération de la morale familiale ; la réforme du système d’éducation et le renforcement de la formation morale dans les écoles ; le service des laissés-pour-compte de la société. Les initiateurs du mouvement inciteront les responsables en place à relancer et pousser plus avant l’action sociale, à tous les niveaux. Ils alerteront l’opinion sur la nécessité d’assainir le milieu social et de bannir les pratiques dégradantes et décadentes. Ils encourageront toute initiative en faveur de la protection de l’environnement.