Eglises d'Asie

Hongkong : libération hors des camps d’un certain nombre de boat-people sino-vietnamiens

Publié le 18/03/2010




Le 15 novembre 1994, menacées d’être poursuivies en justice pour détention illégale, les autorités de Hongkong ont été obligées de libérer hors des camps de détention 125 boat people vietnamiens d’ethnie chinoise. Ceux-ci font partie du groupe d’environ 280 000 réfugiés sino-vietnamiens qui entre 1978 et 1980 s’étaient réfugiés du Vietnam en Chine sous la pression des autorités vietnamiennes. Quittant les camps où ils sont hébergés en Chine, ils sont venus, au cours des années récentes, demander asile sur le territoire. Ils ont été placés, comme les autres boat people vietnamiens, dans des camps de détention.

Le gouvernement vietnamien ayant refusé à plusieurs reprises leur rapatriement, même volontaire, au Vietnam, les autorités du territoire ont été, de ce fait, obligées de concéder que la détention de ces 125 demandeurs d’asile pendant trois ans dans les camps de Hongkong avait été illégale. Selon les juristes du territoire, il est même vraisemblable que le gouvernement devra leur verser une compensation financière pour les dédommager. Cependant, le coordinateur aux réfugiés, M. Bresnihan, a refusé tout commentaire sur ce sujet.

Cette libération et l’éventualité du versement d’une compensation financière a ému quelques membres du conseil législatif qui ont exprimé publiquement leur indignation. Certains refusent d’accepter que la détention de migrants illégaux entrés sur le territoire sans autorisation puisse être qualifiée d’illégale. D’autres ont demandé que le montant de la compensation soit déboursé par les gouvernements britannique et vietnamien. Plusieurs membres du conseil législatif ont pressé le gouvernement de sa majesté de prendre en charge les 24 000 boat people restant, tandis que la fédération des syndicats faisait circuler une pétition exigeant que tous les boat-people soient transférés en Grande-Bretagne après 1997 (21).

Par ailleurs, se fondant sur ce précédent, les avocats de l’association “Refugee concern” ont envoyé un ultimatum à l’administration de Hongkong la sommant de libérer 700 autres demandeurs d’asile, la plupart sino-vietnamiens, également détenus, et menace d’entamer contre lui une procédure d'”habeas corpus” en cas de refus. Le gouvernement qui a rejeté cet ultimatum n’écarte pas cependant l’éventualité de nouvelles libérations.

Le problème des réfugiés sino-vietnamiens est l’objet de négociations entre la Chine et le Vietnam depuis la reprise des relations diplomatiques entre ces deux pays. Ces réfugiés continuent de quitter, la plupart du temps en bateau, les diverses provinces de Chine où ils sont hébergés. En 1993, 2 700 d’entre eux sont arrivés à Hongkong. Actuellement, les boat-people vietnamiens en provenance de Chine se dirigent pour la plupart vers l’Australie (22) .