Eglises d'Asie

L’association indienne des hôpitaux catholiques précise sa position sur le sida

Publié le 18/03/2010




A la suite d’une réunion qui s’est tenue à Bangalore en avril 1994, et après plusieurs mois de réflexion et de discussions, l’association indienne des hôpitaux catholiques (AHCI) vient de préciser son attitude devant le sida et les malades qui en sont atteints.

Dans une brève introduction, le document publié par l’hebdomadaire catholique de Delhi Indian Currents du 14 novembre 1994 exprime l’inquiétude de l’AHCI devant la montée du sida en Inde, reconnaît son devoir de participation à la lutte contre cette épidémie et rappelle sa volonté de participer aux efforts de la collectivité dans ce domaine. Il faut, dit le texte, entrer dans “un processus d’éducation et de formation à tous les niveaux” et donner “des soins inconditionnels à ceux qui souffrent de la maladie”.

L’association demande ensuite que l’on apporte une attention toute spéciale aux valeurs éthiques, sociales et spirituelles et pas seulement aux besoins physiques et médicaux des malades. Il faudrait par ailleurs, tout en évitant de porter le moindre jugement sur les personnes, penser au “problème de justice” posé par le sida.

Pour l’AHCI, la prévention du sida devrait passer par une information aussi complète que possible sur la sexualité humaine et ce que signifie une “activité sexuelle responsableCela permettrait de parler aussi des autres maladies sexuellement transmissibles. Il faut de plus, en ce qui concerne le sida, penser aux toxicomanes. A cet effort d’éducation, il est nécessaire de faire participer les paroisses, les diocèses et les autres institutions d’Eglise.

Aux hôpitaux et aux dispensaires catholiques, l’association rappelle qu’ils doivent être “des manifestations visibles de l’amour de DieuLe sida ne devrait nulle part devenir la cause d’une discrimination. Au contraire, il faut améliorer les possibilités de diagnostic et de traitement, s’assurer l’aide de conseillers pychologiques, mettre en oeuvre une pastorale des malades du sida ainsi que des personnes reconnues séropositives. Il faut encore redoubler de prudence devant les dangers de contagion. Chaque institution membre de l’AHCI devrait désigner un correspondant pour les questions concernant le sida.

Le texte de l’association catholique insiste d’autre part sur l’aspect communautaire des relations avec les malades. Il faut, dit-il, “encourager les soins à la maison et au sein de la communauté”. Il ne faut pas que les malades et leurs familles soient marginalisés.

L’AHCI décide encore de faire campagne en faveur des droits des personnes atteintes du virus, en particulier auprès du gouvernement, pour que celui-ci mette à leur disposition toute l’aide sociale et médicale requise et qu’une législation soit mise en place sur le traitement des maladies infectieuses. D’une manière générale, l’association prend la résolution de renforcer sa présence aux niveaux régional et diocésain et de collaborer avec l’Eglise, le gouvernement, les autres organisations non gouvernementales qui oeuvrent dans le même but, ainsi qu’avec les groupes locaux tels que les comités de femmes qui travaillent à limiter l’expansion de la maladie.