Eglises d'Asie

Des musulmans s’opposent au plan de décentralisation politique mis en place par le gouvernement

Publié le 18/03/2010




Le projet gouvernemental de donner davantage d’autonomie aux districts va sérieusement affecter les intérêts des musulmans, a déclaré Hasan Basri, président du conseil indonésien des ulémas (Majelis Ulama Indonesia). Il s’adressait, le 7 décembre 1994, à la commission parlementaire chargée des questions de sécurité.

“Si cette politique est mise en oeuvre, a déclaré Hasan Basri, le ministère des affaires religieuses va devoir fermer ses bureaux locaux dans les différents districts, y compris ceux qui s’occupent exclusivement de servir les intérêts des musulmans dans le domaine de la propagation de la foiLe projet gouvernemental de décentralisation prévoit en effet que les ministères du gouvernement central n’auront plus de bureau qu’au niveau des provinces. Les bureaux qui fonctionnent aujourd’hui au niveau des districts sous l’autorité du gouvernement central seraient dorénavant placés sous l’autorité du gouvernement local de district. Ce projet doit être mis en place à partir du mois de juillet 1995 et affectera toutes les provinces d’Indonésie sauf Timor Oriental.

Hasan Basri ajoute : “Sans les bureaux des affaires religieuses des districts, les musulmans auront des difficultés pour faire enregistrer leurs mariages, pour organiser les médiations en cas de conflits conjugaux et proposer des conseils. Cette nouvelle politique gouvernementale n’affectera pas de la même manière les protestants et les catholiques qui disposent d’institutions locales comme les paroisses au niveau de chaque villageSelon Hasan Basri, si les musulmans n’ont plus de bureau des affaires religieuses dans les districts, ils deviendront beaucoup plus influençables et seront tentés de suivre leurs partenaires chrétiens en cas de mariage mixte par exemple : “La conséquence en sera qu’il y aura chez les musulmans de plus en plus de convertis au christianismeCitant des chiffres du ministère des affaires religieuses Hasan Basri a déclaré qu’en 1994, 950 000 musulmans indonésiens s’étaient convertis à une autre religion : “La plupart de ces conversions ont lieu à Java et se produisent à l’occasion du mariage

On estime généralement que 85% des 190 millions d’Indonésiens sont musulmans, 6% protestants, 4% catholiques, 2% hindous et 1% bouddhistes. L’Indonésie est le plus grand pays musulman du monde et la constitution y garantit la liberté de religion.