Eglises d'Asie

Le nouveau cardinal vietnamien exprime ses vues sur les tâches de l’Eglise au Vietnam

Publié le 18/03/2010




Le 28 novembre 1994, deux jours après que le pape Jean Paul II lui eût conféré la dignité de cardinal, Mgr Pham Dinh Tung, archevêque de Hanoi, a fait part de ses premières impressions dans une interview accordée à Radio Vatican (17). Il a d’abord déclaré que la dignité qui lui était accordée était un honneur pour son Eglise mais que lui-même la considérait comme une nouvelle responsabilité qu’il devrait exercer aussi bien dans le contexte de l’Eglise universelle que dans celui de l’Eglise du Vietnam. Cependant, c’est à celle-ci que le nouveau cardinal a consacré ensuite l’essentiel de ses déclarations.

Pour Mgr Pham Dinh Tung, dans les années à venir, l’Eglise du Vietnam devrait avant tout s’efforcer de s’adapter à l’évolution dans laquelle est entré le peuple vietnamien depuis déjà quelques années, évolution couramment appelée “dôi moi” (renouvellement). Cette rénovation lui est certes imposée par l’évolution du monde mais, au Vietnam, indéniablement, elle a pris une forme particulière dûe aux conditions historiques propres à ce pays. L’adaptation de l’Eglise au renouvellement de la société vietnamienne exigera d’elle une série de tâches qu’a énumérées l’archevêque de Hanoi.

Le souci prioritaire de l’Eglise devrait être la formation de la jeunesse qu’il faut préparer à affronter l’hédonisme et le matérialisme ambiants introduits au Vietnam à travers les bandes video, les films, les journaux étrangers toujours plus nombreux. Cette invasion dont le pays a été longtemps protégé par son isolement, est en train d’ébranler le mode de vie traditionnel du peuple vietnamien. L’Eglise devrait aider les nouvelles générations à vivre ce passage dans des conditions moins traumatisantes.

Vient ensuite une autre tâche nécessaire si l’Eglise veut rejoindre l’évolution de son peuple. Elle consistera à donner une dimension nouvelle à la vie chrétienne des laïcs en lui faisant transgresser les limites strictes du sanctuaire ou de la paroisse. Le cardinal a parlé avec émotion de la ferveur et de la régularité de la pratique chrétienne au Vietnam en ajoutant qu’elle ne peut suffire. Voici venu le temps de l’engagement du laïcat; les conditions historiques lui sont favorables. Les chrétiens ont des responsabilités vis-à-vis de leur peuple et il faut qu’ils les assument.

Cette tâche de l’Eglise à l’égard de son peuple, a conclu le cardinal, ne pourra se réaliser que si l’Eglise réalise les deux conditions que Jésus réclame de ses apôtres: “Qu’elle soit une et sainte