Eglises d'Asie

A l’occasion de la visite du pape, la police surveille de près les musulmans fondamentalistes

Publié le 18/03/2010




Le 6 janvier 1995, les services de l’immigration à l’aéroport de Manille ont refoulé six voyageurs détenteurs de passeports iraniens. Cette action a été prise alors que les documents utilisés par les six musulmans étaient, selon toutes les apparences, des faux. Selon M. Ramon Liwag, directeur de l’Immigration, “On était en droit de soupçonner les six personnes refoulées d’appartenir à des groupes extrémistes musulmans”.

Depuis plusieurs semaines déjà, la police des Philippines est sur les dents, surtout en raison des menaces proférées par des représentants du groupe fondamentaliste dirigé par Abu Sayyaf. Celui-ci, en effet, s’est vanté d’avoir déployé dans Manille une vingtaine de saboteurs. Le même groupe a d’ailleurs, au cours de la dernière semaine de décembre 1994, décapité un chef de village chrétien et son fils qu’ils gardaient en otages, “en guise d’avertissementAbu Sayyaf a aussi menacé d’enlever des prêtres catholiques, dans l’île de Basilan (8), au cours de la visite papale.

“Nous ne sommes pas d’accord avec Abu Sayyaf. Nous ne pouvons cependant pas facilement nous opposer à lui, car il y a entre son groupe et le nôtre trop de liens de parentédit M. Amat Mohammed, porte-parole du Mouvement moro de libération nationale.

En fait, le gouvernement des Philippines avait, dès le 16 décembre 1994, dressé une liste de 114 étrangers déclarés indésirables en raison du danger qu’ils pourraient éventuellement représenter pour la sécurité du pape. Parmi eux, 109 sont originaires du Moyen Orient et seraient des fondamentalistes musulmans qui auraient, sous une forme ou une autre, proféré des menaces contre le pape.

Le 3 janvier 1995, Interpol fournissait aux dirigeants philippins trois autres noms de citoyens turcs. Ces derniers seraient eux aussi considérés comme dangereux. En 1981, ils auraient essayé de monter un complot contre le Saint-Père. Avec eux était désigné à l’attention des autorités philippines le P. Juan Fernandes Coron, prêtre espagnol membre d’un groupe catholique intégriste, qui, lors d’une visite de Jean-Paul II au Portugal, en 1982, avait essayé de le tuer au cours d’une messe concélébrée. Ce prêtre aurait “fait le voeu” d’essayer encore.