Eglises d'Asie

Après la grève de treize Népalais à la cathédrale de Séoul le gouvernement se penche sur la condition des travailleurs étrangers

Publié le 18/03/2010




Le 18 janvier 1995, treize Népalais ont mis fin à la grève qu’ils avaient commencée une semaine plus tôt aux portes de la cathédrale catholique de Myongdong à Séoul. Quatre-vingt membres du Minjunochong (syndicat ouvrier coréen), du centre chrétien pour travailleurs étrangers (protestant) et de l’alliance bouddhiste pour la justice économique les avaient rejoints.

Les travailleurs népalais protestaient contre le fait que beaucoup d’entre eux ne recevaient pas le salaire promis et la formation technique qu’on leur avait fait miroiter pour les faire venir en Corée du Sud. Tout au contraire, depuis leur arrivée en juillet 1994 ils travaillaient à la chaîne dans des usines et étaient soumis à de longues heures de travail et à des mauvais traitements.

Dès le deuxième jour de la grève, le premier ministre, Lee Hong Koo, avait annoncé qu’il demandait une enquête sur la situation faite aux travailleurs étrangers. Quelques jours plus tard, un tribunal de Séoul confirmait le fait que les salaires n’avaient pas été payés. Le gouvernement a alors promis que les travailleurs étrangers seraient protégés des abus commis contre eux: ils pourraient garder leurs passeports qui étaient jusqu’à présent confisqués par leurs employeurs, toucher directement leurs salaires, et leurs conditions de travail seraient améliorées.

Le 10 janvier, les responsables du ministère de la Justice ont annoncé la création à Séoul d’un tribunal spécial qui sera chargé uniquement des conflits du travail concernant les travailleurs étrangers et qui deviendra opérationnel en mars 1995.

Ces travailleurs népalais font partie des trente mille ouvriers en provenance du Bangladesh, du Népal, de Chine et des Philippines, recrutés par la fédération coréenne des petites entreprises avec l’aide du gouvernement, sous couvert d’un programme “de formation technique pour citoyens des nations en développement”.