Eglises d'Asie

Le pape invite les évêques d’Asie à intensifier le dialogue avec les autres religions et à renouveler leur esprit missionnaire

Publié le 18/03/2010




Le 15 janvier 1995, célébrant à Manille, en compagnie de 197 évêques asiatiques, le vingt-cinquième anniversaire de la Confédération des conférences épiscopales d’Asie, le pape a invité ses auditeurs à intensifier des “dialogues de vie” avec les autres religions. Jean-Paul II a rappelé aussi que le Saint-Esprit peut exprimer “de nombreuses manières” la “vérité éternelle. La proclamation du Christ crucifié et ressuscité allait à l’encontre de la culture religieuse de ceux auxquels l’Evangile a été annoncé en premier: c’est l’Esprit Saint qui a guidé la croissance de l’Eglise”.

Le pape continue: “Nous reconnaissons qu’aucun besoin humain, aucune souffrance humaine, ne laissent les disciples indifférents ou insensibles. L’Eglise n’a pas et ne prétend pas avoir une solution technique à tous les problèmes qui se posent à l’humanité. Au contraire, comme un pèlerin dans un pays étranger, l’Eglise continue sa marche en avant dans les difficultés et même les persécutions du monde, forte seulement des consolations de Dieu”.

Au sujet de l’évangélisation, le pape dit: Elle “ne doit pas être imposée. Elle suppose amour et respect à l’égard de ceux qui sont évangélisés. La proclamation devient crédible quand elle est accompagnée de la sainteté de la vie, de la sincérité d’intention, du respect de l’autre et de la création tout entière”. Par ailleurs, “les accusations de prosélytisme – très éloigné du véritable esprit missionnaire de l’Eglise – et une mauvaise compréhension du pluralisme religieux et de la tolérance ne doivent pas étouffer notre misison à l’égard des peuples de l’AsieLe pape encourage encore les évêques à se laisser guider par l’Esprit-Saint dans leur travail et à ne pas se décourager lorsqu’ils prennent conscience de “la gravité des difficultés lorsqu’ils veulent évangéliser avec une plus grande efficacité. Ceci est peut-être dû au fait que certaines cultures asiatiques semblent peu disposées à écouter le message évangélique

Au début de la rencontre, dans son mot d’accueil, le cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille, avait rappelé à ses confrères dans l’épiscopat que si, au cours du troisième millénaire, l’Asie domine le monde, comme on peut s’y attendre, “L’Eglise devra faire face au défi le plus grand et le plus crucial qu’elle ait jamais connu : comment faire entrer l’Evangile de Jésus, la vie de l’Esprit de Jésus, dans le courant de cette ère nouvelle de l’histoire de l’humanité ?” La Fédération comprend actuellement 21 conférences épiscopales à travers l’Asie.