Eglises d'Asie – Vietnam
Les autorités vietnamiennes traduisent en justice le vénérable Thich Quang Dô
Publié le 18/03/2010
Il fallut attendre le 19 janvier pour que le porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères sortît enfin de la réserve observée jusque là. Répondant à une lettre de protestation écrite au sujet des arrestations par des membres du Congrès américain, il démentit la mise en résidence surveillée du patriarche. Il se contenta d’affirmer qu’à la demande des autres religieux, il avait été transporté dans une autre pagode. Quant à l’arrestation de Thich Quang Dô, elle était confirmée, qualifiée de provisoire et justifiée, selon lui, par des violations de l’ordre public que le religieux aurait commises (23).
Le 25 janvier, dans un communiqué accompagné d’une longue plaidoirie pour la politique de liberté religieuse pratiquée au Vietnam, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que le vénérable Thich Quang Dô était détenu pour avoir provoqué des troubles, en violation des dispositions de la loi vietnamienne (24). Le religieux serait traduit en justice, non pas en tant que religieux mais en tant que délinquant. Le communiqué contenait aussi une explication embarrassée concernant le changement de pagode du patriarche Thich Huyên Quang. « Comme il a souvent dérangé les autres religieux de la pagode et les habitants de la région, ces derniers ont demandé aux autorités qu’il soit transféré dans une autre régionSa nouvelle « résidence » serait la pagode de Quang Phuoc, dans la province de Quang Ngai.
L’arrestation des deux religieux a provoqué une grande émotion dans le monde entier. Toutes les grandes organisations humanitaires internationales ont réagi à leur façon et ont fait parvenir leurs protestations aux autorités vietnamiennes. Le 19 janvier 1995, l’assemblée européenne a adopté une résolution condamnant l’arrestation des deux dirigeants bouddhistes et rappelant que de nombreux autres religieux avaient été appréhendés par les autorités en 1993 et en 1994. Tout en mentionnant les autres manquements, la résolution fait observer que le respect des droits de l’homme est un élément de la politique globale de coopération économique de l’Union européenne.