Eglises d'Asie

Le Vietnam touché par la prostitution enfantine

Publié le 18/03/2010




Après d’autres pays de l’Asie du sud-est, c’est au tour du Vietnam d’être touché par la prostitution enfantine. Des recommandations pour lutter contre ce fléau viennent d’être adressées aux autorités vietnamiennes lors d’une conférence qui s’est tenue à Hô Chi Minh-Ville sous le patronage de l’UNICEF et du mouvement des jeunesses communistes, à la fin du moins de janvier 1995 (24). Le représentant régional de l’UNICEF, Stephen Woodhouse a en particulier déclaré: « Désormais la prostitution enfantine est reconnue comme un problème distinct. Il devient urgent que le gouvernement et les autorités concernées prennent les mesures qui s’imposentLui même a insisté sur celles qui consistent à renforcer les dispositions législatives en ce domaine, à instituer des contrôles aux frontières et à lancer des campagnes éducatives. Selon lui, de telles mesures devraient pour être efficaces être accompagnées d’une lutte contre la pauvreté destinée à procurer aux jeunes des activités génératrices de revenus convenables.

Des statistiques relevées par certaines organisations, comme par exemple l’Union des femmes, estiment à 200 000 le nombre des prostituées à plein temps pour tout le pays. Ce chiffre, selon les associations d’aide, ne tiendrait pas compte des prostituées occasionnelles qui seraient encore plus nombreuses. Dès l’année passée, M. Trân Dinh Hoan, ministre du travail, des anciens combattants et des affaires sociales avait informé de la rapide croissance de la prostitution enfantine : les mineures de moins de 18 ans ne représentaient que 1,2 % du nombre total des prostituées en 1992. Ce taux était passé à 11 % en 1994. D’autres statistiques estiment que 20 à 35 % de la population des prostitués des deux sexes dans les villes, seraient des adolescents. 8 % d’entre eux n’auraient pas encore quatorze ans.

L’élimination de vices sociaux est un des objectifs de politique sociale périodiquement déclarés prioritaires par le gouvernement. Les autorités municipales multiplient les descentes de police et les « coups de balai » dans les endroits touchés par le proxénétisme et la prostitution. En 1994, 2 000 prostitués ont été arrêtés. Cependant ces efforts sont finalement peu efficaces et n’aboutissent qu’à déplacer la population des prostitués vers les banlieues pendant un temps.