Eglises d'Asie

Boat-people vietnamiens: à partir du mois d’avril 1995, 3 600 rapatriements par mois

Publié le 18/03/2010




Le comité directeur de la Conférence internationale sur les réfugiés d’Indochine devait se réunir une fois de plus à Genève ce 16 mars 1995. Il est probable qu’il se contentera de transformer en décisions les propositions qui ont été faites trois semaines plus tôt à Kuala Lumpur, au cours d’une conférence réunissant les pays et les organismes internationaux concernés par cette question. La presse de Hongkong a publié de larges comptes rendus des débats de cette rencontre préliminaire qui s’est terminée le 21 février 1995 (19).

Les représentants de la Chine continentale ont exprimé leur désir de voir les 22 000 réfugiés vietnamiens encore sur le territoire de Hongkong soumis au rapatriement avant 1997, que ce soit volontairement ou par la contrainte. De son côté, le Vietnam s’est engagé à accueillir tous les mois 3 600 de ses ressortissants. Le délégué vietnamien, M. Bui Dinh Dinh a précisé que, si son pays s’opposait au rapatriement forcé, il acceptait cependant le programme de rapatriement ordonné (20).

Sur les 40 000 réfugiés vietnamiens encore hébergés dans des camps de l’Asie du Sud-Est 22 000 sont concentrés à Hongkong. Les autorités du territoire ont proposé de prolonger de six mois le délai accordé pour vider les camps. La date limite pour le départ du dernier pensionnaire des camps de Hongkong est donc désormais fixée à la fin du mois de juin 1996. Mais il est possible que les choses aillent encore plus rapidement comme l’ont laissé entendre des représentants du gouvernement du territoire. Les autres pays du Sud-est asiatique qui hébergent les 18 000 boat people vietnamiens restants ont promis d’achever le rapatriement à la date prévue primitivement, à savoir la fin de l’année 1995.

Il est probable que les délais réduits que s’imposent les pays de premier asile accentuent gravement la contrainte exercée sur les pensionnaires des camps de réfugiés. Selon les propositions qui sont faites à Genève ce jeudi 16 mars, à partir du mois d’avril, 1 800 boat-people partiront tous les mois de Hongkong. Le même nombre de réfugiés vietnamiens quittera mensuellement les autres pays de premier asile. De tels quotas ne pourront être atteints sans que soit employée la force, car on peut penser que les réfugiés dans leur majorité ne seront pas volontaires. Il est donc à craindre de voir se produire de nouveaux incidents aussi dramatiques que ceux qui ont eu lieu récemment dans divers camps de réfugiés.