Eglises d'Asie

Des religieux catholiques participent à un programme d’éducation pour jeunes délinquants dans la prison la plus importante de Delhi

Publié le 18/03/2010




Deux missionnaires de Saint-François de Sales, les Pères Thomas Vadakkumpaden et Willy D’Silva, ainsi que deux religieuses adoratrices du Saint-Sacrement, participent depuis le 13 janvier 1995 à un programme d’enseignement pour quelque 150 jeunes délinquants à la prison de Tihar, la plus importante de la région de Delhi. Ces religieux assurent deux heures de classe cinq jours par semaine. Ils enseignent l’hindi et l’anglais et donnent des leçons de morale.

Leur programme est très fortement encouragé par la directrice de la prison, Mme Kiran Bedi, lauréate du prix Magsaysay, qui fut la première femme admise dans la police indienne et qui a introduit dans le centre de détention, depuis mai 1993, réunions de prières, exercices de yoga et séances de méditation (4). Elle désire que davantage de religieux et religieuses puissent se mettre au service du millier et plus de jeunes, entre 16 et 21 ans, qui se trouvent dans la prison.

Les résultats sont en effet jugés très positifs: “J’aimerais bien en avoir d’autres pour donner une formation morale aux jeunesdit Mme Bedi. Elle ajoute: “Depuis que les religieuses sont venues, les classes ressemblent à celles d’une école. Elles provoquent de vibrantes aspirations chez les prisonniers. Cet enseignement les ennoblit”.

Le P. Vadakkumpaden, qui est chargé d’une paroisse voisine, raconte: “Dès que nous avons entendu parler des réformes mises en oeuvre à la prison, nous nous sommes dit que nous pourrions bien essayer nous aussi et nous nous y sommes joints”. Et la soeur Angèle explique comment sa manière de regarder les prisonniers “a changé du tout au tout avec cette nouvelle aventure. C’est une expérience très enrichissante. Certains viennent me dire que, pendant les classes, ils oublient qu’ils sont en prison

Un détenu, Mohammed Shahib, 18 ans, commente: “Depuis que les soeurs sont ici, nos vies ont complètement changé”. L’un de ses compagnons, Shivkumar, est maintenant bien décidé à tout faire pour ne plus retourner en prison: “Ces nouveaux professeurs m’ont aidé à prendre la décision de ne plus recommencer”.