Eglises d'Asie – Vietnam
Incertitude sur la date du voyage de la délégation romaine au Vietnam
Publié le 18/03/2010
Les sujets qui feront l’objet des discussions sont bien connus. On parlera de nominations d’évêques et d’un certain nombre d’autres questions qui font problème dans les rapports de l’Eglise et de l’Etat. La plus préoccupante reste sans nul doute celle du diocèse de Hô Chi Minh-Ville où l’administrateur apostolique nommé par le Saint-Siège, Mgr Huynh Van Nghi, ne peut pas exercer ses fonctions par la volonté des autorités vietnamiennes. Certaines allusions contenues dans de récentes déclarations officielles semblent indiquer que la position gouvernementale à ce sujet n’a guère varié. L’actuel administrateur apostolique nommé par le Saint-Siège est toujours considéré comme « persona non grata » par les responsables vietnamiens qui ont aussi fait savoir plusieurs fois qu’ils n’accepteraient comme évêque de Saigon qu’une personnalité dotée d’un profil acceptable par eux.
Depuis le récent décès de Mgr Ha Kim Danh, deux autres diocèses restent à pourvoir, Phu Cuong et Hung Hoa. Lors de la précédente visite de la délégation à Hanoi, on avait laissé entendre que le diocèse de Hung Hoa aurait rapidement un titulaire. Mgr Bui Tuân, coadjuteur de Long Xuyên avait été proposé par le Saint-Siège. Mais après un temps de réflexion, l’Etat vietnamien avait fait connaître son opposition à cette nomination. Un certain nombre d’autres nominations épiscopales s’imposent encore, car beaucoup des 34 évêques vietnamiens en fonction aujourd’hui sont d’un âge avancé ou malades, comme Mgr Nguyen Van Binh à Hô Chi Minh-Ville, Mgr Vu Duy Nhât (84 ans) à Bui Chu, Mgr Huynh Dông Cac (très malade) à Quy Nhon. Toutes doivent être soumises à l’approbation du gouvernement vietnamien, qui appuie cette revendication sur la notion de souveraineté nationale et sur l’article 19 du décret sur les religions 69 HDBT (13). Quant au Saint-siège, » c’est … à contre-coeur qu’il soumet le nom du candidat à la considération du gouvernement vietnamien avant la nomination par le Souverain Pontife; cette procédure ne lui fait pas plaisir, mais l’actuel état des choses ne lui laisse pratiquement pas d’autre choixcomme l’affirmait Mgr Celli dans une interview à radio Vatican, à l’issue du précédent voyage au Vietnam.
Il est probable que la délégation du Saint-Siège aura un certain nombre d’autres requêtes à présenter aux représentants du gouvernement vietnamien, de la part des évêques vietnamiens ou de son propre chef. Mgr Celli n’avait-il pas déclaré qu’« il reste un long chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer que l’Eglise catholique au Vietnam jouit de l’entière liberté religieuse(14)