Eglises d'Asie

Après l’emprisonnement de quatre journalistes, la liberté de la presse devient de plus en plus aléatoire

Publié le 18/03/2010




Le 16 mars 1995, la police indonésienne a arrêté sept journalistes, membres de l'”Alliance des journalistes indépendants”, syndicat fondé il y a quelques mois après l’interdiction de trois hebdomaires très populaires en Indonésie, Tempo, Editor et Detik (14). Trois d’entre eux ont été rapidement mis en liberté mais les autres sont encore en détention. Il s’agit de Ging Ginanjar, Ahmad Taufik, Eko Maryadi et Danang. Ils sont accusés d’avoir publié le bulletin du syndicat indépendant sans autorisation et d’avoir incité à la haine contre le gouvernement. Plusieurs autres journalistes connus de Jakarta, qui ont eux aussi été inquiétés, travaillent dans des journaux comme Kompas, Bisnis-Indonesia ou Jakarta-Jakarta.

Au début du mois de mars, le bulletin Independen, de l’Alliance des journalistes indépendants avait publié la liste des journalistes travaillant dans les publications les plus importantes du pays qui avaient subi des pressions de la part du gouvernement au cours de ces derniers mois.

L'”Alliance des journalistes indépendants” a été fondée pour pallier l’absence de réaction de l'”Association des journalistes indonésiens”, syndicat officiel, au moment de l’interdiction des trois hebdomadaires cités plus haut. C’est le syndicat officiel qui a demandé au gouvernement de prendre des sanctions contre les journalistes du syndicat indépendant.

Selon des observateurs, cette recrudescence de la répression à l’encontre de journalistes jugés trop indépendants est destinée à préparer, dans les meilleures conditions pour les autorités, la passation de pouvoir qui aura lieu au plus haut niveau dans le pays en 1997 au moment des élections présidentielles.