Eglises d'Asie – Vietnam
L’organe du Comité d’union du catholicisme propose au Parti communiste d’abandonner sa philosophie antireligieuse
Publié le 18/03/2010
Le P. Cân voit dans cette orientation antireligieuse de la révolution marxiste une des causes du récent effondrement du communisme en Union soviétique et en Europe de l’Est. Les divers gouvernements communistes ont échoué pour n’avoir pas su gagner à leur cause les travailleurs croyants de leur pays et du monde. Le gouvernement socialiste au Vietnam a la chance de se voir accorder un délai pour corriger cette orientation désastreuse. Des changements importants viennent d’être effectués par lui avec succès en d’autres domaines, particulièrement sur le plan économique. Il est temps de transformer radicalement le point de vue officiel en matière religieuse.
Plus concrètement, l’organe du Comité d’union du catholicisme à Hô Chi Minh-Ville demande au Parti de réexaminer et de rédiger à nouveau les exposés de la question religieuse contenus dans les manuels scolaires rédigés sous son contrôle. Il cite en particulier le chapitre onze du manuel « Le socialisme scientifiquedestiné aux élèves du secondaire (19), où sont résumées les conceptions marxistes-léninistes en matière religieuse. On y trouve les vues de Engels sur le caractère illusoire de la religion, « … reflet illusoire dans le cerveau des hommes des forces extérieures qui régissent leur vie quotidienneou encore plusieurs rappels du caractère passif du sentiment religieux, « opium du peuple » qui annihile la volonté, détruit les forces et fait obstacle à l’esprit révolutionnaire des masses. On y insiste aussi sur l’opposition absolue entre marxisme et religion: « Le but, le contenu théologique, la conception du monde proposés par les religions sont entièrement opposés à la théorie scientifique révolutionnaire du marxisme léninisme
Ayant passé en revue le contenu de ce chapitre, le P. Cân en conclut que si les affirmations de ce livre étaient maintenues plus longtemps, alors le respect de la liberté religieuse préconisé par le gouvernement apparaîtrait comme une pure tactique, la véritable visée politique restant l’élimination totale des religions.
Auparavant, la lettre ouverte aux dirigeants vietnamiens avait soigneusement énuméré la liste des points concrets de conflit entre l’Eglise et l’Etat, telle que l’ont dressée les évêques du Vietnam à plusieurs reprises, en particulier dans leurs requêtes au gouvernement vietnamien du 26 octobre 1993 et du 12 septembre 1994 (20). Une réponse du gouvernement avait été envoyée au gouvernement le 17 février 1994 (21). La lettre ouverte propose des solutions moyennes pour chacun des huit points examinés.