Eglises d'Asie

Les autorités civiles adressent de sévères remontrances à Mgr Huynh Van Nghi

Publié le 18/03/2010




Le 1er avril 1995, Mgr Huynh Van Nghi, évêque de Phan Thiêt et administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville nommé par Rome, a été soumis à une “séance de travail” (17), alors que la délégation du Saint-Siège n’avait pas encore quitté le sol du Vietnam. L’interrogatoire a eu lieu en présence des autorités de la province de Binh Thuân, où est situé le diocèse de Mgr Nghi, et de celles de Hô Chi Minh-Ville, diocèse dont il est l’administrateur par décision du Saint-Siège. Selon le journal, les agissements erronés de l’évêque et les infractions à la loi commises par lui ont fait l’objet des remontrances qui lui ont été adressées au cours de cette séance. Il est probable que les autorités locales ont mis ainsi en cause l’action pastorale discrète poursuivie par le prélat à Hô Chi Minh-Ville, malgré plusieurs interdictions explicites. Mgr Nghi a été prié de mettre immédiatement un terme à toutes ses activités religieuses sur le territoire de Hô Chi Minh-Ville. Seul le ministère qu’il exerce dans le diocèse de Phan Thiêt lui est permis par la loi vietnamienne. Le quotidien ajoute que Mgr Huynh Van Nghi aurait reconnu que son comportement avait été entièrement erroné et contraire aux dispositions légales.

Le quotidien de l’ancienne capitale du Sud-Vietnam (18), qui rapporte la nouvelle en suivant un communiqué de presse officiel, se sert de l’appellatif “ông” (monsieur) pour désigner Mgr Nghi, terme péjoratif et ironique lorsque qu’il s’agit d’un évêque; c’est un usage très rare même dans la presse non catholique. Il semble évident que ces remontrances publiques adressée à l’administrateur de Hô Chi Minh-Ville ont un lien avec les négociations manquées avec le Saint-Siège et plus encore avec la lettre des évêques demandant son retour à Saigon. On s’interroge cependant sur la signification précise de ce geste et sur les effets qu’en escompte le pouvoir.