Eglises d'Asie

Hongkong : le Haut commissariat aux réfugiés veut hâter le rapatriement des boat-people

Publié le 18/03/2010




Sergio Vieira de Mello, troisième personnage du Haut commissariat aux Nations Unies pour les réfugiés, est arrivé le 30 avril 1995 à Hongkong pour un séjour de trois jours en vue d’y superviser les préparatifs de l’étape finale de la tragédie des réfugiés vietnamiens. Il y a rencontré le gouverneur Chris Patten et les principaux responsables chargés de la question des réfugiés. Il a aussi rendu visite à quelquesuns des camps de détention. Dans la semaine qui avait précédé, il était à Hanoi où il s’était entretenu de l’accueil des rapatriés avec les autorités vietnamiennes. M. Vieira de Meiro est un familier de la question des réfugiés vietnamiens puisqu’il avait activement collaboré à l’élaboration du plan global d’action de 1989 qui avait mis en place la procédure du tri (screening) dans tous les camps de premier asile.

Cette fois-ci, il avait pour mission de faire appliquer les décisions prises le 16 mars 1995 par le comité directeur de la conférence internationale de Genève. Dès le mois prochain, 3 600 réfugiés devront quitter chaque mois les camps du Sud-Est asiatique pour rejoindre leur pays. Dans ce nombre, 1 800 proviendront des camps de Hongkong qui devront être entièrement vidés de leurs pensionnaires au cours de l’année prochaine. La seule incertitude qui subsiste concerne les moyens qui seront employés pour effectuer ce rapatriement massif des réfugiés qui sont encore au nombre de 22 000 et, pour la plupart, opposés à ce retour dans leur patrie. Il est à craindre que les autorités soient obligées de recourir aux méthodes violentes pour vaincre la légitime résistance des pensionnaires des camps.

Pourtant, les responsables de Hongkong multiplient les mesures incitatives. Les éventuels volontaires au rapatriement se sont vu promettre une prime de 150 dollars américains qui s’ajoute à l’indemnité de 50 dollars touchée au départ de Hongkong et aux 240 dollars qui, en principe, leur sont versés à leur arrivée au Vietnam. Cependant ces mesures et les exhortations au départ prodiguées par les représentants du gouvernement dans les divers camps du territoire ne semblent pas très efficaces. Ils n’ont été que 37 à rejoindre le groupe de rapatriés volontaires qui a été ramené au Vietnam, le 19 avril dernier. L’avocat Pam Baker de l’association d’aide aux réfugiés “Refugee concern” a même affirmé que ces offres financières étaient considérées comme injurieuses par les pensionnaires des camps. Selon la presse de Hongkong (22), 950 des 1500 pensionnaires de la section nord du camp de High Island viennent d’être avertis de leur imminent rapatriement pour le Vietnam. Aux dernières nouvelles, on ne signalait parmi eux qu’une cinquantaine de volontaires.