Eglises d'Asie

Une conférence internationale demande la formation d’un “Forum asiatique pour la liturgie”

Publié le 18/03/2010




Du 9 au 11 avril 1995, une conférence sur la liturgie organisée par le Bureau “Education” de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), a rassemblé des représentants du Bangladesh, de l’Inde, de l’Indonésie, du Japon, de Malaisie, du Pakistan, des Philippines, de Sri Lanka et de Thaïlande. Proposition a été faite d’établir un “Forum asiatique pour la liturgie”. Cet organisme servirait de lieu de rencontre et de réflexion sur “les vrais besoins de l’Eglise asiatique lorsqu’elle veut adorer Dieu

Selon le P. Louis Xavier, sj, coordinateur pour l’Asie du sud, le forum pourrait apporter “un soutien fraternel à tous ceux qui parlent le même langage”.

Les délégués ont fait remarquer qu’un tel forum permettrait à des professionnels de se retrouver pour échanger des idées et parler de problèmes communs. Un journal pourrait être publié, qui deviendrait éventuellement une revue liturgique spécialisée.

L’idée avait été lancée au sein de la FABC dès 1988.

Mais toutes les voix n’ont pas été concordantes sur la nécessité ou même l’utilité de ce forum. Mgr Alphonse Mathias, archevêque de Bangalore, prononçant le discours d’ouverture de la réunion, a fait remarquer: “Je ne suis pas sûr que l’académie asiatique proposée pourra bien remplir son rôleet il a ajouté: “La diversité est devenue un mode de vie”. Pour lui, les Asiatiques ont déjà du mal à s’identifier comme tels, surtout après la formation de groupes régionaux comme l’Association de l’Asie du sud pour une coopération au plan régional. En Inde, par exemple, la conférence épiscopale a décidé de laisser les affaires liturgiques aux 12 régions. Les conseils régionaux peuvent se mettre en contact directement avec le Vatican. “Il me semble, dit-il, que cela serait largement suffisant si dans l’un des bureaux de la FABC, une section était créée, où l’on trouverait une documentation et toutes autres informations concernant la liturgie.” Mgr Mathias, qui a été président de la conférence épiscopale indienne, observe que l’Eglise a progressé de l’adaptation liturgique à l’inculturation liturgique: “Nous devons maintenant nous préoccuper d’inter-culturation. Nous ne pouvons pas plier ni supprimer une culture. Les cultures qui sont repliées sur elles-mêmes meurent, tandis que celles qui possèdent des antennes leur permettant de sentir le changement, trouvent en elles une faculté d’ouverture qui leur permet d’accueillir les autres cultures. Ce sont de telles ouvertures que nous devons rechercher dans les cultures hindoue, musulmane, bouddhiste ou aborigènes, des ouvertures qui nous permettront d’entrer et de nous faire assimiler par ces cultures. C’est cela que le Saint-Père voulait dire quand il parlait d’évangéliser les cultures”.

De son côté, le P. Paul Puthanangadi, sdb, recteur du collège-séminaire salésien “Kristu Jyothi”, a proposé que l’on se mette à l’étude des réalités religieuses et culturelles des grandes zones de civilisation de l’Asie. Il aimerait que l’on forme des liturgies créatrices, de plein pied avec les réalités socio-économiques de l’Asie et que la formation liturgique des futurs pasteurs les aide à entrer, au niveau de leurs paroisses, dans un dialogue véritable avec les croyants des autres religions.