Eglises d'Asie

Une “maison de l’affection” à Nha Trang

Publié le 18/03/2010




Voilà presque deux ans que, dans le diocèse de Nha Trang, s’est ouvert un établissement appelé “maison de l’affection” (nhà tinh thuong) selon la terminologie officielle, expression désignant une institution réservée aux enfants abandonnés. L’évêque du lieu, Mgr Nguyên Van Hoa, a fortement encouragé sa naissance. La “Commission de protection de l’Enfance” de la province lui a garanti une existence légale tandis qu’une association française d’aide à l’enfance lui accordait un soutien financier.

Le fonctionnement de la maison est assuré par les frères de Saint Joseph (17), membres d’une congrégation vietnamienne qui a pu, grâce à cette fondation, renouer avec l’orientation que lui avait donné en 1926 son fondateur, Mgr Jean Sion, alors simple missionnaire MEP dans le diocèse de Quy Nhon. Dans l’esprit du fondateur, les frères devaient, dans le cadre des paroisses, se consacrer surtout à l’éducation aussi bien religieuse que profane de la jeunesse. Dans le diocèse de Quy Nhon, puis de Nha Trang, ils ont longtemps pris en charge la catéchèse ainsi que l’enseignement primaire dans un certain nombre d’écoles paroissiales. La politique religieuse pratiquée par le gouvernement après le changement de régime de 1975 les avait obligés pendant un temps à quitter leurs écoles et à se retirer dans l’effacement et la discrétion.

La maison qui a été fondée au milieu de l’année 1993 accueille aujourd’hui quelque 20 enfants déshérités: certains sont orphelins, d’autres appartiennent à des familles sans ressources. Ils sont originaires de villes et bourgades du diocèse. Les frères, aidés de deux soeurs de la congrégation des amantes de la croix de Tân Binh, s’occupent de leur entretien et de leur éducation. Durant la journée, ils sont envoyés suivre les cours dans les écoles élémentaires de la ville.

L’adaptation des enfants aux règles et aux usages de vie de cette nouvelle “maison de l’affection” n’a pas été facile tout de suite et de nombreux incidents de toutes sortes ont émaillé les premiers jours d’existence de l’institution. Cependant peu à peu, une communauté s’est formée et des relations familiales se sont établies entre les enfants et les adultes qui se chargent d’eux. Désormais seuls les problèmes matériels inquiètent le P. Ngô Hoan Câu, supérieur de la congrégation et directeur de la maison. Les locaux sont encore très exigus, l’équipement notoirement insuffisant et les ressources financières trop peu abondantes pour remédier à ses déficiences.