Eglises d'Asie

Le bureau permanent de la Conférence épiscopale achève la révision de ses statuts et prend parti pour Mgr Huynh Van Nghi

Publié le 18/03/2010




Depuis longtemps, le bureau permanent de la Conférence épiscopale avait prévu de se réunir à Hanoi à la mi-mars 1995. Cependant lorsque fut connue la date d’arrivée de la délégation romaine au Vietnam, à savoir le 27 mars (10), la réunion fut retardée et fixée au 25 mars pour qu’elle puisse s’achever au moment du passage des représentants du Vatican dans la capitale. Ainsi les membres du Bureau qui logeaient à l’archevêché de Hanoi purent à la fois mener à bien leurs travaux et s’entretenir longuement avec les deux membres de la délégation qui, bien que logeant à l’hôtel, vinrent souvent les rencontrer et prendre leurs repas avec eux. Ils furent ainsi tenus au courant de l’évolution des négociations et aussi de leur échec.

Le premier jour de la réunion du Bureau permanent, avant l’arrivée de la délégation, les évêques, comme à l’accoutumée, sont allés rendre visite aux responsables du Bureau des Affaires religieuses du gouvernement. Ces derniers ont évoqué devant eux la question du diocèse de Hô Chi Minh-Ville et ont laissé entendre la position qu’ils adopteraient à ce sujet devant la délégation. Pour lever toute ambiguïté sur leur attitude, à leur retour à l’archevêché, les membres du Bureau permanent rédigèrent une “pétition” à l’intention du premier ministre. Ils précisaient qu’ils soutenaient la position du Saint-Siège et demandaient officiellement aux autorités nationales d’autoriser Mgr Huynh Van Nghi à devenir l’archevêque coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville (11). Cette lettre qui avait été envoyée au directeur des affaires religieuses pour qu’il la transmette a été renvoyée par celui-ci aux expéditeurs. Ces derniers l’ont, par la suite, directement adressée au bureau du premier ministre qui n’a pas encore fait connaître sa réponse. C’est la première fois que l’épiscopat se prononce publiquement et unanimement sur la question de l’administrateur apostolique, et cette initiative a, selon certaines sources vietnamiennes, été bien appréciée et estimée courageuse par beaucoup de catholiques vietnamiens.

L’objectif principal de la réunion du bureau permanent était d’achever la révision des statuts de la Conférence, entamée lors de la précédente réunion plénière de l’épiscopat vietnamien. Ces statuts rédigés et votés par la Conférence, lors de sa première réunion à Hanoi en 1980, s’avèrent aujourd’hui inadaptés. Ils sont marqués par les circonstances de cette première rencontre, qui, dans les faits, a constitué la véritable réunification de l’Eglise du Vietnam. Pour la première fois, les évêques des trois régions traditionnelles du Vietnam se réunissaient ensemble et la consigne était alors à l’égalité des droits. La commission du laïcat fut attribuée au nord, celle des prêtres et des religieux au centre, tandis que la commission de la liturgie était réservée au sud. Cette répartition qui se voulait équitable ne correspondait malheureusement à aucune situation de fait. Le laïcat au Sud, aussi bien pour le nombre que pour le dynamisme, dépasse largement celui du Nord et il y a plus de prêtres et de religieux au Sud que dans les deux autres régions réunies. Une réforme était donc nécessaire. Le souci de l’épiscopat n’est donc plus de maintenir une égalité fictive entre les trois régions mais de répondre aux besoins réels des diverses parties de l’Eglise du Vietnam.

La prochaine réunion plénière de la Conférence est prévue pour le mois de septembre 1995; on y élira un nouveau bureau permanent. A la fin de l’année 1995, les évêques vietnamiens devraient accomplir leur visite “ad limina” à Rome.