Eglises d'Asie

Cachemire : l’incendie d’une mosquée ancienne attise le conflit

Publié le 18/03/2010




Les militants indépendantistes du Cachemire accusent l’armée indienne d’avoir, le 11 mai 1995, mis le feu à une mosquée ancienne dédiée au saint musulman Sheik Noorudin Noorani, à Charar-e-Sharief, dans le district de Bagdam. De son côté, l’armée indienne accuse les militants indépendantistes d’avoir eux-mêmes incendié leur mosquée.

Depuis plus de deux mois, une centaine de militants et de mercenaires étrangers s’étaient barricadés dans la mosquée. Ils y étaient encerclés par l’armée indienne depuis le 5 mars 1995, à la suite du meurtre de deux soldats. Selon certains officiers, ils auraient fait sauter le lieu de culte dans la nuit du 10 au 11 mai. Tout le complexe a été détruit. On a retiré une douzaine de cadavres des ruines. Deux jours auparavant, les militants avaient mis le feu à quelque 1 500 maisons et boutiques dans la ville.

Cet incident a ranimé les critiques aussi bien à l’intérieur de l’Inde qu’à l’extérieur, en particulier au Pakistan dont le premier ministre, Mme Benazir Bhutto a appelé la population à manifester en faveur des séparatistes musulmans. Le Pakistan est d’ailleurs accusé par l’Inde d’encourager activement les militants du Cachemire.

Le Cachemire est, dans l’Union indienne, le seul État à majorité musulmane. Depuis l’indépendance, en 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent cette région au prix déjà de deux guerres. L’État du Cachemire est d’ailleurs divisé par une “ligne de démarcationétablie provisoirement par une décision de l’ONU. En fait, les militants se battent, pour la plupart, pour l’indépendance pure et simple. Le mouvement séparatiste est devenu surtout très actif depuis la fin des années ’80.

Le premier ministre indien, M. Narashima Rao, a promis de reconstruire la mosquée détruite, de punir les coupables et d’organiser des élections au Cachemire au cours du mois de juillet, cet État étant depuis 1990 sous l’autorité directe du gouvernement fédéral de Delhi. Mais il n’est pas certain que les militants indépendantistes laissent organiser des élections.