Eglises d'Asie

Des précisions sur les déclarations récentes du responsable des Affaires religieuses

Publié le 18/03/2010




De nouvelles informations sont venues préciser et éclairer les déclarations faites le 9 mai dernier par M. Nguyên Van Ngoc, directeur adjoint du Bureau gouvernemental des Affaires religieuses (16). Elles n’étaient connues jusqu’ici que par les articles de la presse locale et les dépêches d’agence en ayant ensuite fait état. Or, avant d’être ainsi reprises par les médias, elles avaient été exprimées oralement devant un auditoire d’environ 140 prêtres, religieux et religieuses, convoqués spécialement pour cela, le 9 avril 1975, dans les locaux du Front populaire. Les participants, dont beaucoup étaient curés, doyens ou encore supérieurs majeurs de leurs congrégations, ont prêté une plus particulière attention à la partie de l’exposé traitant de la récente visite de la délégation vaticane au Vietnam (17).

Le haut fonctionnaire du gouvernement avait d’abord parlé du climat des relations entre l’Eglise et l’Etat et l’avait estimé tout à fait satisfaisant. Il en avait donné pour preuve les très nombreuses autorisations accordées au personnel d’Eglise pour ses déplacements à l’étranger. Pour l’année 1994, le bureau des Affaires religieuses du gouvernement a examiné 264 dossiers de demande de voyage à l’étranger émanant des diverses religions. 194 demandes (70 %) provenaient de l’Eglise catholique. 120 de ces dossiers avaient déjà reçu une réponse favorable à ce jour, ce qui ne signifiait pas que les demandes restées sans réponse avaient été rejetées. L’orateur a aussi évoqué les autorisations accordées à de nombreux évêques, prêtres, religieux et religieuses pour qu’ils participent à divers congrès, sessions et assemblées générales se déroulant à l’étranger et particulièrement à Rome.

Il a par la suite dressé un bilan des premiers résultats obtenus grâce au nouveau type de rencontres inaugurées en 1990 par le voyage au Vietnam d’une première délégation du Saint-Siège. Selon le directeur adjoint des Affaires religieuses, dès les premiers entretiens, un accord aurait été conclu entre les deux parties sur quatre principes. M. Ngoc n’a pas précisé la nature de ces principes.

Les premiers acquis obtenus grâce à ces négociations lui apparaissent nombreux et satisfaisants. Dans son exposé, il a énuméré une à une toutes les nominations d’archevêques, évêques et administrateurs apostoliques ainsi que les changements de postes qui ont pu avoir lieu grâce à des discussions préalables entre les deux parties au cours des quatre dernières années.

Cependant ce jugement positif ne concerne pas la plus récente des rencontres, celle qui s’est déroulée à partir de la fin du mois de mars 1995. C’est sur elle que s’est surtout attardé M. Ngoc. Il a rappelé d’abord qu’avant le voyage, le gouvernement avait informé le Vatican que la question de la nomination de Mgr Nghi comme administrateur apostolique ne devait pas être objet de discussion. Il a reconnu que pour de nombreuses questions évoquées pendant les entretiens, il n’y avait pas eu d’accord. Ainsi le gouvernement avait repoussé une proposition du Vatican demandant que des prêtres vietnamiens vivant à l’étranger puissent être nommés évêques au Vietnam. De même, une suggestion du Saint-Siège, proposant un règlement global du problème des nominations pour tous les diocèses du Vietnam, s’était heurté au refus de la partie vietnamienne.

Les propos de l’orateur se sont faits particulièrement précis lorsqu’il ont concerné la situation du diocèse de Hô Chi Minh-Ville et la position du gouvernement à ce sujet. “Celui-ci ne reconnaîtra, sous aucune forme, la mise en place de Mgr Huynh Van Nghi dans le diocèse de Hô Chi Minh-Ville. Le Saint-Siège n’a ni discuté ni échangé avant la nomination, conformément à l’accord entre les deux partiesLe fonctionnaire des Affaires religieuses a, par ailleurs, fait remarquer que si Mgr Nghi avait su attendre que le Saint-Siège et le gouvernement discutent entre eux, discussion qui a eu lieu dans le cas de Mgr Pham Dinh Tung et Mgr Nguyên Van Sang ou encore dans le cas du diocèse de Huê (18), la situation n’aurait pas été aussi tendue et aussi complexe qu’elle l’est aujourd’hui.

Selon le rapport à notre disposition, l’exposé du responsable gouvernemental a été suivi des interventions de trois prêtres du diocèse, parmi lesquelles celle du curé de la cathédrale de Hô Chi Minh-Ville, le P. Huynh Công Minh. Malheureusement aucun détail n’est donné sur leur contenu.