Le religieux libéré a reçu l’ordre d’aller habiter dans la province du Quang Tri et n’a pas été autorisé à retourner dans sa pagode, « Linh Mu » à Huê, bien qu’elle fût inscrite comme son lieu de résidence sur le billet de levée d’écrou. Cette pagode, depuis les funérailles de l’ancien patriarche en avril 1992, est devenue le lieu symbolique de la résistance du bouddhisme unifié au gouvernement vietnamien. Les trois autres religieux condamnés avec le vénérable Thich Hai Chanh sont toujours internés au camp de Ba Sao, dans la province du Nam Ha au Nord-Vietnam. Selon un communiqué de l’Eglise bouddhique unifiée (24), ils sont incarcérés depuis plus d’un an, dans le quartier réservé aux « droits communs », en butte aux brimades et persécutions de ceux-ci.
Par ailleurs, grâce à des informations en provenance de l’Eglise bouddhique unifiée au Vietnam (25), on a appris que le vénérable Thich Quang Dô, secrétaire général de l’Institut de propagation du Dharma (instance dirigeante du bouddhisme), avait été conduit en exil dans la province de Nam Dinh et placé en résidence dans la petite pagode de Vu Bang. Il avait été arrêté le 4 janvier 1995 après avoir écrit aux autorités une lettre ouverte de quarante pages, intitulée « Remarques sur les erreurs néfastes commises par le communisme à l’endroit du peuple et du bouddhisme vietnamiens » (26). Le 25 janvier dernier, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé que le religieux serait traduit en justice, non pas en tant que religieux mais en tant que délinquant. Les observateurs se demandent si cette mesure d’exil prise contre le religieux signifie que le procès n’aura pas lieu.