Eglises d'Asie

Florès : la communauté catholique de Sikka proteste contre la répression menée par l’armée après les violences du 28 avril

Publié le 18/03/2010




Le bilan des violences qui ont éclaté à Maumère, après le procès d’un musulman coupable d’un sacrilège eucharistique, s’est alourdi au cours des jours suivants. Au soir des manifestations du 28 avril 1995 on déplorait deux morts, une vingtaine de blessés, des boutiques incendiées dans le quartier musulman par des catholiques en colère (9). Au cours des nuits suivantes, des officiers de l’armée dépourvus de mandat sont venus arrêter chez eux une centaine de jeunes catholiques, accusés d’avoir provoqué l’émeute.

Le vicaire épiscopal de Maumère, le père Ambroise Tasso, et 59 prêtres et religieuses ont signé une lettre de protestation datée du 9 mai 1995 dans laquelle ils dénoncent ces arrestations illégales et accusent les militaires d’avoir torturé plusieurs des jeunes gens pour leur arracher des aveux. Les noms sont donnés de garçons rendus à leurs familles avec des traces de coups, de brûlures de cigarettes et des blessures. Un porte-parole des signataires a lu la lettre à haute voix le 11 mai lors d’une audience chez le secrétaire du district de Sikka, Alex Babys.

“Les témoignages montrent que les droits de l’homme et les lois ne sont plus respectés par ceux-là mêmes qui ont la charge de les faire respecterLes signataires de la lettre ont réclamé l’ouverture d’une enquête à l’encontre des officiers de sécurité qui ont tué un manifestant et en ont blessé cinq autres. Ils ont également demandé aux autorités de voir ces graves incidents dans leur contexte socio-économique. En plus des motifs religieux, les gens souffrent d’injustices dans leur vie de tous les jours. “La frustration éclate en violences quand le dernier bastion qui assure une sécurité aux petites gens, la religion, subit d’incessantes attaquesSelon les auteurs de la lettre, depuis dix ans quarante cas de sacrilèges eucharistiques se sont produit dans la province orientale de Nusa Tenggara, mais dix seulement ont été déférés à la justice.