Eglises d'Asie

L’Eglise catholique lance un appel à la communauté internationale : les enlèvements d’enfants timorais sont de plus en plus nombreux

Publié le 18/03/2010




Depuis la mi-avril 1995, cinquante-cinq enfants d’âge scolaire habitant les régions rurales de Timor oriental ont disparu de leurs familles et les premières enquêtes donnent à penser qu’ils ont été kidnappés. Ils ont été d’abord attirés à Dili par des promesses de bourses scolaires et d’admissions dans des pensionnats. Puis, ils ont été envoyés hors de Timor oriental.

Le P. Da Costa, vicaire général du diocèse de Dili, rapporte que les parents sont venus à Dili pour chercher leurs enfants. Ne les ayant pas trouvés ils sont allés porter plainte auprès des bureaux du gouvernement et se sont enquis du lieu où ils se trouvaient. Ils n’ont reçu aucune réponse. Ils n’ont pas trouvé plus de renseignements chez les militaires chez qui ils avaient été invités à se rendre.

Beaucoup d’indices orientent les soupçons vers une prétendue association éducative liée à l’islam. Les enfants auraient été enlevés par elle pour être placés dans des institutions scolaires et y recevoir une éducation islamique. Deux séries d’enlèvements ont eu lieu. Les trente premiers enfants ont été emmenés hors de leurs villages à l’insu de leurs parents au cours du mois d’avril. Une partie d’entre eux auraient été envoyés dans le sud de Sulawesi, les autres auraient été conduits à Bandung, dans la partie occidentale de Java. Cette information aurait été confirmée à Bandung où l’on aurait constaté l’arrivée de nouveaux pensionnaires dans des “pesantren”, qui sont des pensionnats islamiques. Le 29 mai, un nouvel enlèvement de 25 autres enfants a eu lieu sans que l’on connaisse les lieux de destination.

Certains observateurs ont fait remarquer que de telles disparitions d’enfants ont souvent eu lieu au cours des vingt dernières années. Elles pourraient faire partie d’une stratégie visant à anéantir le groupe ethnique vivant au Timor oriental. Conscient de ce risque, le Père Da Costa a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur l’Indonésie afin que soit améliorée la situation des droits de l’homme à Timor oriental; sinon le groupe ethnique et sa culture risquent bien de disparaître.