Eglises d'Asie

Colombo : dixième assemblée générale de la Conférence chrétienne d’Asie

Publié le 18/03/2010




Du 10 au 14 juin 1995, la Conférence chrétienne d’Asie (CCA) a tenu à Colombo (Sri Lanka), sa dixième assemblée générale. Se sont retrouvés les délégués de 16 Conseils chrétiens nationaux et de 11 Eglises-membres. Trois nouvelles Eglises ont été acceptées au sein de la CCA: une indonésienne et deux indiennes.

Dans son discours d’ouverture, le président, le Rev. Soritua Nababan, Indonésien, a déclaré: “Au cours de l’assemblée précédente, en 1990, nous avons pris le temps de regarder en nous-mêmes. Et nous avons découvert que souvent nous ne sommes pas nous-mêmes toujours des images de paix. Nous nous sommes donnés une vision de nos Eglises comme devant être des communautés qui rassembleraient hommes, femmes, enfants, jeunes, vieillards, handicapés, économiquement faibles. Faisons notre examen de conscience et demandons-nous ce que nous avons fait pour réaliser cette vision”.

De son côté, George Matthew, un Indien de Delhi, a parlé des “miracles asiatiquesdes “tigres asiatiques” et il a rappelé que “le phénomène des économies en expansion montre le nouveau développement économique qui se déroule en ce moment en Asie. Cela nous pose de nouveaux problèmes, en même temps qu’émergent de nouvelles possiblités. Si nous n’y prenons garde, la différence entre la classe moyenne montante avec ses valeurs consuméristes et les pauvres, continuera de s’élargir”. Il a demandé aux Eglises de donner la priorité à la justice sociale à l’égard des minorités, des femmes, des castes opprimées et des peuples indigènes.

Quant au Comité pour les affaires publiques de la CCA, il a déclaré: “Nous croyons que la violence contre les femmes va à l’encontre de la volonté de DieuIl a recommandé que “la CCA prenne l’initiative d’un processus éducatif qui aidera les Eglises dans leur réflexion théologique sur ce problème et qui affirmera l’égalité, la complémentarité, la communauté de responsabilité des hommes et des femmes”. Le comité a de plus proposé que la CCA, ainsi que les Conseils nationaux et les Eglises-membres, encouragent l’intérêt pour la quatrième conférence des Nations Unies sur les femmes, qui doit se tenir à Pékin en septembre 1995. A propos du travail des enfants, le Comité affirme que c’est l’un des problèmes les plus graves qui se posent en Asie et propose qu’une commission soit créée au sein de la CCA pour étudier ce problème. En ce qui concerne l’exploitation des travailleurs émigrés, il est recommandé d’établir des centres où ces derniers pourront trouver aide et conseil. A propos du problème de Timor Oriental et des îles Spratley, le comité demande aux pays concernés de se rencontrer pour parler de la paix. Des recommandations ont été faites aussi au sujet de la liberté religieuse en Asie, du conflit qui sévit à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, ainsi que du cinquantième anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale.

A la fin de l’assemblée, l’évêque protestant John Samuel Victor, secrétaire général, a remis une déclaration à la presse, dans laquelle il exprime son inquiétude au sujet du conflit qui affecte le Sri Lanka depuis tant d’années: “Pour le bien de tous les habitants du Sri Lanka, cette assemblée s’adresse à la fois au gouvernement et aux Tigres tamouls. Elle leur demande de prendre les mesures qui s’imposent pour réduire les souffrances des populations civiles et pour parvenir rapidement à une solution négociée. Nous en appelons aussi aux Eglises du Sri Lanka, afin qu’elles continuent de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour parvenir à une solution juste et pacifique du conflit”.

Cette dixième assemblée de la CCA a créé un précédent historique en invitant la présidente du Sri Lanka, Mme Chandrika Kumaratunga, à ouvrir sa première séance.