Eglises d'Asie

Florès : à la suite d’une profanation une nouvelle émeute de catholiques a causé la mort d’un homme

Publié le 18/03/2010




Durant la messe dominicale du 11 juin 1995, dans la cathédrale de Larantuka située dans l’île de Florès, les nombreux fidèles présents ont surpris un individu en train d’écraser une hostie consacrée entre ses mains. Ils se sont alors précipités sur lui et l’ont frappé violemment jusqu’à ce que les responsables religieux parviennent à l’arracher à la fureur collective et le mettent en sécurité dans la sacristie. C’était hélas trop tard. Le profanateur, gravement blessé, est mort deux jours plus tard à l’hôpital d’une hémorragie cérébrale.

Tout de suite après l’incident dans la cathédrale, plus de trois mille jeunes catholiques se sont répandus dans les rues de la ville pour exprimer leur protestation. Leur fureur est devenue frénésie lorsqu’ils ont appris que le profanateur, nommé Taman, était d’origine musulmane. Des douzaines de kiosques et de magasins appartenant à des propriétaires de confession islamique ont été mis à feu.

Avant sa mort, au cours de son interrogatoire par la police, Taman aurait affirmé être originaire d’un village de la partie orientale de Java. Il serait devenu chrétien en 1974, à la suite de son épouse, membre de l’Eglise pentecôtiste. Auparavant il avait l’habitude d’aller à la maison de prière musulmane avec sa famille. La police n’a pas encore terminé ses investigations dans cette affaire. Cependant dès le lendemain de l’incident, le chef du district oriental de Florès, Hengki Mukin, a réuni les dirigeants religieux de diverses confessions pour leur demander de travailler à ce que de tels incidents ne se reproduisent plus.

Six semaines auparavant, dans la ville voisine de Maumère, de violentes manifestations de catholiques avaient éclaté pour protester contre la sentence trop légère prononcée contre un individu convaincu, lui aussi, d’avoir piétiné une hostie consacrée. Elles avaient fait deux morts et une vingtaine de blessés. Les catholiques s’étaient plaints de la répression policière à l’encontre des jeunes gens arrêtés au cours de la manifestation (6).