Eglises d'Asie

Karnataka : d’anciennes prostituées sacrées se libèrent de leur esclavage et se marient

Publié le 18/03/2010




Le 13 mai 1995, 58 anciennes prostituées sacrées se sont mariées au cours d’une cérémonie de masse organisée par M. K. Obalappa, l’un des dirigeants du département responsable des femmes et des enfants au sein du gouvernement du Karnataka. Les mariages se sont déroulés dans le village de Ranebennur, au nord de l’Etat.

Désormais, selon les termes mêmes d’une ancienne “devadasi” (5), “elles n’ont plus besoin de déplier leur natte à l’intention de quiconque leur offre une somme d’argent”.

Le retour à une vie normale n’a pas toujours été facile. On cite le cas, par exemple, d’une certaine Chowdamma, âgée de 22 ans. Elle avait été “offerte à Dieu” dès sa naissance. Désirant échapper à la prostitution, elle s’est mariée avec l’un de ses cousins, Hanumanthappa. Elle travaille maintenant comme institutrice. Mais son mari a été rejeté par sa propre famille.

La cérémonie du 13 mai a été pour M. Obalappa le résultat d’un long et difficile travail. Il a dû faire face à une véritable tempête: exploiteurs et superstitieux se sont tournés contre lui. Jusqu’aux familles des “devadasis” qui se sont opposées à son action. Dans un des cas, il a dû venir à la rescousse d’une ancienne prostituée qui avait été enlevée par ses parents avant le mariage.

Des centaines de femmes sont encore de nos jours offertes à la divinité comme “devadasisen fait, elles vivent dans les temples hindous et font office de prostituées sacrées. Leurs enfants, considérés comme illégitimes, souffrent de la même malédiction qui s’attache à la mère.

Selon Mme Lalitha Naik, ministre de l’aide sociale au gouvernement du Karnataka, “environ 10% de ces mariages sont des échecs. Mais ce nombre est négligeable