Eglises d'Asie – Timor Oriental
LA POLITIQUE GENERALE DE L’EGLISE CATHOLIQUE A TIMOR ORIENTAL
Publié le 18/03/2010
2- Il n’y a pas de partis dans l’Eglise et elle est ouverte au pluralisme des options humaines.
3- En ce qui concerne l’avenir politique de Timor Oriental (intégration à l’Indonésie ou indépendance) la position de l’Eglise de Timor Oriental est d’accepter les options que choisiront les citoyens de Timor Oriental. Cependant, l’Eglise exige qu’on défende les droits de l’homme tels qu’ils sont définis par la charte des Nations Unies (1948) et demande la promotion du bien commun fondée sur le respect de l’identité religieuse, culturelle et historique des Timorais.
4- La mission de l’Eglise à Timor Oriental est d’évangéliser, de sanctifier et de guider les fidèles en tout ce qui contribue au développement intégral de l’être humain.
5- Dans le cours de l’histoire, l’Eglise a toujours été proche du peuple. En sa qualité de mère, spécialement à l’heure actuelle, l’Eglise comprend profondément la tristesse, les griefs et les souffrances de ses enfants. Elle est en même temps pleinement consciente des aspirations des Timorais.
6- Les Timorais de l’est aspirent à être propriétaires de leurs maisons et de leur terre. Ils aspirent aussi à être respectés dans leur dignité d’êtres humains et de chrétiens.
7- L’Eglise affirme qu’aussi longtemps que les Timorais de l’est seront traités comme un peuple vaincu et comme otages sur leur propre terre, ce sera un obstacle majeur au développement authentique, juste et intégral des êtres humains et des familles timoraises.
8- L’Eglise se doit d’affirmer que le développement physique ne peut pas être considéré comme un véritable développement s’il n’est pas suivi par le respect des droits fondamentaux qui permettent au peuple d’exprimer leurs sentiments et leur créativité.
9- L’Eglise est consciente que le règne de la morale doit être visible et renforcé dans la société de Timor Oriental.
10- L’Eglise est convaincue que pour rassembler et faire participer le peuple pour le bien commun, on doit en appeler à sa conscience. Si l’autorité se fonde exclusivement sur la menace, la terreur, l’intimidation et la corruption, elle empêche la réalisation du bien commun. Les Timorais se sentent annexés (conquis) et non pas intégrés d’une manière respectable et civilisée dans le respect de la loi internationale.
11- L’Eglise est en faveur du respect de la famille timoraise qui désire vivre et travailler dans la paix, la tranquillité et le bien-être. Les familles timoraises ont le droit de s’établir dans leurs propres villages, de cultiver leurs propres terres, de déterminer le nombre de leurs enfants, d’exercer la responsabilité paternelle suivant les règles de la morale chrétienne et d’une conscience bien éduquée.
12- L’Eglise considère que la jeunesse timoraise est l’espérance de l’Eglise et l’espérance de la société. La jeunesse de Timor Oriental est considérée aujourd’hui comme coupable de tous les maux. Elle est exploitée dans tous les sens du terme : les jeunes sont au chômage et leur avenir est incertain. L’Eglise demande que les pouvoirs publics respectent les droits fondamentaux des jeunes et entrent en dialogue avec eux afin de les engager dans le développement de leur patrie.
13- L’Eglise estime que le peuple de Timor Oriental doit être respecté dans ses valeurs, ses us et coutumes, sa tradition chrétienne et son identité ethnique, culturelle, historique et religieuse. Par conséquent, l’Eglise appelle toutes les parties impliquées et les dirigeants politiques à prendre en considération les aspirations fondamentales légitimes du peuple de Timor Oriental.
14- L’Eglise demande aux dirigeants et aux hommes politiques timorais de retenir les leçons du passé. Puissent les dirigeants timorais contribuer au bien commun et au plus grand intérêt de Timor Oriental en soumettant leurs idéologies et leurs intérêts propres aux droits civils fondamentaux du peuple dans son ensemble.
15- L’Eglise à laquelle adhère la plus grande partie du peuple timorais ne revendique pas de privilèges pour elle-même, mais la liberté de servir les fidèles, de promouvoir le bien humain, spirituel, culturel et moral des Timorais. Par conséquent, l’Eglise a droit à une liberté totale dans son action pastorale pour le bénéfice de tous les secteurs de la population. Cette liberté inclut les droits suivants :
a- Le droit de conserver des centres pour l’éducation religieuse et sacerdotale;
b- Le droit de conserver des écoles, des hôpitaux et des dispensaires;
c- Le droit d’engager des missionnaires étrangers;
d- Le droit de proposer une vision chrétienne de la famille et de la paternité chrétiennes;
e- Le droit de conserver ses moyens de communication sociale et de demander en même temps que les pouvoirs publics donnent à la population une information véritable et non pas manipulée;
f- Le droit d’obtenir des biens, meubles et immeubles, et de recevoir de l’aide étrangère afin de mieux remplir sa mission.
16- L’Eglise, en vertu de la spécificité de sa mission spirituelle, religieuse, morale, culturelle, sociale et humaine, est prête et désireuse de collaborer avec les institutions publiques soumises à un ordre moral, pour le développement intégral, la concorde, la paix, la justice et pour la dignité du peuple timorais.