Eglises d'Asie

Le ministre indonésien des Affaires étrangères respecte la mission religieuse de Mgr Belo mais critique ses déclarations dites politiques

Publié le 18/03/2010




Au cours d’une réunion avec les hauts responsables de la section locale du Golkar, parti dirigeant indonésien, qui s’est tenue à Timor Oriental du 13 au 15 mai 1995, le ministre des Affaires étrangères de l’Indonésie, M. Ali Alatas, a porté un jugement à deux volets sur la personnalité et les prises de position de l’évêque salésien, Mgr Belo, administrateur apostolique de Dili. La critique du ministre concernant ce qu’il estime être les prises de position politiques de l’évêque a été tempérée par le grand respect qu’il a exprimé pour sa personnalité et son oeuvre religieuse.

Une question directe lui avait été posée par Domingos Saldanha, président local du Comité de la jeunesse du Golkar, lui demandant si, à son avis, Mgr Belo était en train d’édifier une force politique. Après avoir répondu par la négative, le ministre indonésien a ainsi caractérisé son attitude à l’égard du responsable religieux: “… Je respecte infiniment la mission et la fonction pastorale de l’évêque Belo … Si l’on me demande de faire un commentaire des propos tenus par lui, exprimant son inquiétude pour les gens qui sont frappés ou torturés en diverses circonstances, je m’abstiendrai, car cela relève de son autorité de père spirituel chargé de protéger les fidèles”.

Par contre, le haut responsable indonésien estime avoir le devoir de critiquer les déclarations de l’évêque qui, selon lui, relèvent de la politique. C’est le cas, par exemple, lorsque Mgr Belo préconise un référendum pour régler la question du statut politique de Timor Oriental, comme il l’a encore fait en 1994 (9). “Cela en effet ne relève ni de sa mission, ni de son autorité”, a affirmé le ministre qui a ajouté s’être expliqué franchement sur ce point avec Mgr Belo, avec le prononce apostolique à Jakarta, et même avec le secrétaire d’Etat du Vatican.

Il faut noter que ces remarques du ministre indonésien des Affaires étrangères ont été faites avant la réunion de Schlaingen, du 3 au 5 juin, qui réunissait en Autriche, outre Mgr Belo, des représentants des Timorais pro-indonésiens et des Timorais indépendantistes vivant en exil (10).