Eglises d'Asie

Manille : une réunion préparatoire à la quatrième conférence internationale sur les femmes à Pékin en septembre 1995

Publié le 18/03/2010




Du 29 mai au 2 juin 1995, s’est tenue à Manille une réunion préparatoire à la conférence internationale sur les femmes qui doit se réunir à Pékin en septembre 1995. Ont participé à cette rencontre des représentants des pays suivants : Canada, Israël, Nicaragua, Nigéria, Irlande du Nord, Philippines, Afrique du Sud, Sri Lanka et ex-Yougoslavie.

Au cours des débats, Mme Teresita Quintos-Deles, de l'”Institut Gaston E. Ortigas pour la paix”, à Manille, a fait remarquer que les efforts des femmes en vue de la paix sont en général “invisiblesElle en veut pour preuve le fait que, même si leurs services sont utilisés au niveau du secrétariat, les femmes sont absentes des diverses négociations qui ont lieu depuis quelques années entre le gouvernement des Philippines et divers groupes armés, musulmans, communistes ou rebelles d’extrême-droite. Mme Quintos-Deles fait d’ailleurs le même reproche à la conférence des évêques des Philippines et au Conseil national des Eglises protestantes. Selon elle, lorsque, en 1993, le gouvernement demanda aux instances ecclésiastiques de participer activement aux efforts de paix, les femmes ont été laissées de côté.

D’Israël, une plainte semblable s’est faite entendre par la bouche de Mme Arielle Friedman, du Mouvement pour la paix à l’université de Tel Aviv. Pour elle, “les efforts des femmes en faveur de la paix sont réduits à néant par le fait qu’elles ne sont pas en position d’autorité, qu’elles ne participent pas aux négociations. Elles ne sont même pas présentes là où l’on se bat”, dit-elle.

Représentant le Sri Lanka, Mme Shanthi Satchithanandam note que les efforts des femmes en vue de la paix se cantonnent “à l’intérieur” de la communauté et sont orientés vers le bien de celle-ci. Dans des situations de conflit, comme la guerre ethnique qui sévit dans son pays depuis une douzaine d’années, ce sont les femmes qui donnent à la communauté un certain sentiment de stabilité. Pour ces femmes, surtout lorsqu’elles sont en camps de réfugiés, la recherche de la paix devient un problème tout à fait personnel: “Ce qu’elles désirent avant tout, c’est rentrer chez elles, faire la cuisine dans leurs propres ustensiles et parler avec leurs amis”.