Eglises d'Asie

Une nouvelle mise au point d’un responsable des affaires religieuses sur les négociations avec le Saint-Siège

Publié le 18/03/2010




Le directeur adjoint des Affaires religieuses, M. Nguyên Van Ngoc est revenu une fois de plus sur les négociations entre le Vietnam et le Saint-Siège dans une interview accordée au supplément mensuel du Công Giao và Dân Tôc (12). Le 9 mai 1995, dans des déclarations au journal de Hô Chi Minh-Ville, Saigon Giai Phong (13), il avait déjà exposé le point de vue du gouvernement vietnamien. Dans le récent entretien publié par l’organe du Comité d’union, le fonctionnaire vietnamien fait un historique détaillé des événements qui ont suivi la nomination romaine d’un administrateur apostolique à Hô Chi Minh-Ville au mois d’août 1993. Plus que dans les déclarations précédentes, il a mis en relief la responsabilité de Mgr Huynh Van Nghi dans les difficultés que traverse actuellement le diocèse de Hô Chi Minh-Ville.

Celui-ci avait été averti dès le début qu’il “ne pouvait exercer les fonctions d’administrateur apostolique dans le diocèse de Hô Chi Minh-Ville jusqu’à ce qu’il y ait un accord entre le Vietnam et le Saint-Siège”Il est très regrettable, a ajouté le haut fonctionnaire vietnamien, que, au lieu d’attendre que les autorités civiles et ecclésiastiques compétentes parviennent à un règlement, Mgr Huynh Van Nghi se soit hâtivement lancé dans les activités … Cette attitude était fautive du point de vue du respect dû à l’autorité nationale mais, de plus, elle rendait difficile la réalisation du voeu souvent exprimé par le Souverain Pontife: améliorer les relations avec le VietnamM. Ngoc a énuméré ensuite la liste des fautes qui auraient été commises par l’administrateur apostolique nommé par Rome. “De sa propre initiative, il a nommé un vicaire général, un vicaire épiscopal chargé des religieux, il a créé un bureau permanent pour l’Assemblé des doyens du diocèse; il a écrit et diffusé dans Hô Chi Minh-Ville des lettres pastorales et de nombreux autres documentsAprès avoir rappelé que malgré les avertissements qui lui ont été donnés par les autorités municipales, Mgr Nghi continue quand même d’exercer les fonctions d’administrateur, M. Ngoc conclut sur ce sujet par un jugement très sévère sur la personnalité du prélat: “On peut s’interroger: ‘un ecclésiastique de haut niveau comme lui se conduit comme je viens de le dire: qu’arriverait-il s’il était nommé à la direction de l’archidiocèse de Hô Chi Minh-Ville, où une telle attitude le conduirait-il?”.

La position des autorités n’a donc pas bougé depuis le voyage à Hanoi de la délégation du Vatican, aux mois de mars et avril 1995. Mgr Nghi est toujours considéré comme persona non grata à Hô Chi Minh-Ville. La souveraineté nationale du Vietnam doit être respectée lors des nominations d’évêques. Pour ce qui concerne le cas précis de la succession de Mgr Nguyên Van Binh à Hô Chi Minh-Ville, M. Ngoc a cité la déclaration du premier ministre, M. Vo Van Kiêt: “Pour la stabilité de la ville ainsi que pour celle du pays, il est nécessaire que le successeur (de Mgr Binh) soit une personne qui continue de mettre en pratique la même orientation que celle qui est suivie aujourd’hui avec bonheur” (14).