Eglises d'Asie

Bombay : le diocèse se préoccupe de plus en plus de justice et de progrès social

Publié le 18/03/2010




“Il y a dix ans, l’Eglise avait peur de la justice; mais maintenant nombreuses sont les paroisses qui se préoccupent des problèmes sociaux”. C’est la constatation faite par le P. Allwyn D’Silva, qui est depuis 1992 le président de la commission archidiocésaine “Justice et paix”.

Cette commission est renforcée par un “Centre de recherche et de documentation” établi par le P. D’Silva en 1994. Des sous-comités travaillent au niveau des doyennés. 35 centres paroissiaux fonctionnent dans le diocèse pour le service des pauvres et des personnes en difficulté. Si bien que, selon le P. D’Silva, l’Eglise de Bombay est désormais présente là où des problèmes sociaux se posent. Ainsi, en 1992-93, lors des émeutes qui ont suivi la destruction de la mosquée d’Ayodhya (3), “l’Eglise a joué un rôle très important dans le travail de protection des victimes et la distribution de l’aide qui leur était envoyée”, raconte le P. D’Silva. A l’époque, de nombreux centres paroissiaux ont accueilli ces victimes. “Il est important, dit-il, de faire le lien entre foi et justice. La justice doit faire partie de notre foi”. C’est ainsi que, dans le courant de mars 1995, la Commission “Justice et paix”, en collaboration avec d’autres ONG, a écrit au gouvernement fédéral pour demander que l’aide accordée précédemment aux pauvres de l’Etat (désormais passé sous l’autorité d’un autre parti) continue de leur arriver comme par le passé.

“L’idée que la religion est une affaire de neuvaines et de rosaires est en train de changer, tout doucement, commente un autre membre de la commision, M. Lionel Fernandes. Selon lui, “beaucoup d’institutions catholiques ne paient même pas le salaire minimum à leurs employés. Elles se retranchent derrière le fait qu’elles sont des institutions appartenant à une minorité”. Le P. Rocky Banz, secrétaire de la commission, ajoute: “Les gens réalisent qu’aller vers ceux qui sont marginalisés fait aussi partie de notre foi”.

Le secrétariat de la commission “Justice et paix” joue un rôle de coordination entre les différents centres, distribue les fonds, alors que le Centre de recherche et de documentation publie des livres et des journaux, met du matériel audio-visuel à la disposition des intéressés et anime des programmes de formation.