Eglises d'Asie

L’Eglise du Japon repart en guerre contre la “logique nucléaire”

Publié le 18/03/2010




Après son document sur la paix (4), publié au début de l’année 1995 à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, la conférence des évêques du Japon a profité de son assemblée générale de juin pour rendre public un nouveau document, daté du 23 juin 1995, concernant les armes nucléaires et évoquant l’anniversaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki.

La prise de position des évêques japonais est très ferme sur les trois points suivants : interdiction des exportations d’armes, démantèlement des armements atomiques, réduction des dépenses militaires dans tous les Etats du monde. Le texte épiscopal déclare : “L’Eglise catholique du pays où se trouvent les villes de Hiroshima et de Nagasaki, ces deux villes qui pour la première fois de l’histoire ont été victimes de l’arme nucléaire, estime avoir la responsabilité et le devoir d’interpeller les hommes et les femmes du monde entier. (…) En ce sens, l’Eglise catholique du Japon ne cessera pas de protester auprès des pays détenteurs de l’arme atomique et de leur signifier sa conviction que l’armement nucléaire est totalement anti-humain et fondamentalement mauvais. (…) La compétition entre les forces militaires ne garantit en rien la protection de la paix, pas plus que le prétendu équilibre des rapports de forces ne peut servir infailliblement et véritablement la cause de la paix”.

La conférence épiscopale japonaise a décidé d’envoyer ce document à tous les épicopats du monde en leur demandant d’une part de donner leur accord à cette prise de position et de prier pour que ces propositions puissent un jour se réaliser, et d’autre part d’exprimer leurs réactions sur ce sujet et de procéder dorénavant à des échanges d’idées et d’initiatives en vue de la réalisation de cet idéal.

Cet appel des évêques du Japon a été envoyé aussi à tous les gouvernements du monde. Quelques jours auparavant, le 16 juin, la commission “Justice et paix” japonaise avait envoyé à M. Jacques Chirac, président de la République française, une lettre de protestation contre la reprise des essais nucléaires par la France, considérant que cette décision française avait été prise au mépris des populations de toute la région de l’Océan Pacifique.