Eglises d'Asie – Indonésie
A Sumatra et Java, des musulmans extrémistes s’en prennent aux lieux de culte chrétiens
Publié le 18/03/2010
Dans le village de Tambun à 30 kilomètres à l’est de Jakarta, un incident de cette nature a eu lieu le 23 juin 1995 alors que la communauté chrétienne appartenant à l’Eglise protestante de Rehobat Bethel était réunie dans l’église pour l’office du dimanche. Une foule de musulmans accourue pour soutenir la cause d’un enfant réprimandé par un chrétien pour avoir fait exploser des pétards auprès de l’édifice religieux, commença par encercler le lieu de culte et à jeter des pierres dans sa direction, semant la terreur chez les participants de l’office, en majorité des femmes et des enfants. Par souci de modération, le pasteur mit un terme aux cérémonies. Les manifestants musulmans menaçant de mettre le feu à l’église si on ne la fermait pas, les chrétiens en retirèrent tous les objets liturgiques et obtempérèrent. Ils furent ensuite obligés de signer un texte préparé à l’avance par lequel ils s’engageaient à ne pas utiliser l’édifice religieux aussi bien pour le culte que pour l’école du dimanche ou encore pour une quelconque activité religieuse.
Une affaire encore plus grave s’est déroulée au cours du mois d’août 1995 dans la province de Lampung au sud de Sumatra, au sein d’une chrétienté composée de catholiques originaires de Java. Depuis 1987, les fidèles du lieu avaient l’intention de restaurer leur chapelle fort endommagée. Cependant ils s’étaient toujours heurtés à l’hostilité des musulmans du voisinage. Au début de cette année, grâce à la bienveillance d’un ancien chef de village, ils réussirent quand même à construire un nouveau lieu de culte. Le bâtiment allait être inauguré, lorsque, un jour où la plupart des adultes étaient partis à leur travail, environ 200 musulmans extrémistes sont venus mettre à sac et raser l’édifice. Malgré cela, la communauté catholique qui compte environ cinquante familles continue de célébrer l’eucharistie tous les dimanches, en plein air.
Dans ce cas, comme dans tous les autres, les autorités civiles et militaires de la région, bien qu’averties, sont restées sans réaction, se contentant de conseiller aux chrétiens de ne construire d’église qu’avec l’autorisation de leurs voisins musulmans.