Eglises d'Asie – Divers Horizons
Hongkong : le Haut commissariat aux réfugiés auprès des Nations Unies ne s’occupera plus des “boat people” vietnamiens
Publié le 18/03/2010
Bien que la date exacte de ce retrait n’ait pas été précisée, on peut penser qu’il devrait avoir lieu vers la fin de l’année, date à laquelle les pensionnaires des camps situés en dehors du territoire de Hongkong doivent avoir rejoint le Vietnam, selon les décisions prises le 16 mars 1995 par le Comité directeur de la Conférence internationale de Genève. Un délai plus long avait été accordé à Hongkong qui abrite encore plus de la moitié des 40 000 “boat-people” vietnamiens et aurait dû achever leur rapatriement vers la moitié de l’année 1996. Cependant, tout le monde aujourd’hui s’accorde à dire qu’à cette date les camps du territoire seront loin d’être vides. Dans une déclaration précédente (24), M. Casella, lui-même, avait affirmé qu’il était désormais “matériellement impossible” de rapatrier tous les Vietnamiens avant le 1er juillet 1997, date du retour du territoire à la Chine continentale. Or les autorités chinoises continuent d’exiger le départ de tous les boat-people avant la date du transfert de souveraineté. Les Vietnamiens encore dans les camps du territoire à ce moment, ne jouissant plus de la protection des instances internationales, risquent fort, selon M. Casella, d’être envoyés en prison ou en camp de rééducation.
Il est cependant peu probable que les déclarations et les menaces du fonctionnaire des Nations Unies infléchissent la volonté de résistance des pensionnaires des camps qui s’opposent farouchement à leur rapatriement volontaire ou involontaire. Ils ont été encouragés dans leur résistance par le projet de loi récemment voté par le Congrès américain, proposant un établissement définitif aux Etats-Unis pour des milliers de pensionnaires des camps de Hongkong. Ce projet qui n’a pas encore été débattu par le Sénat ne peut s’appliquer qu’à de véritables réfugiés. Il exigerait donc que les boat-people soient soumis à une nouvelle procédure de “tri” (screening) et que leur soit accordé officiellement le statut de réfugié à partir de critères moins sévères que ceux auxquels se sont référés jusqu’ici les services de l’immigration du territoire qui les avaient classés dans la catégorie des migrants illégaux.