Eglises d'Asie

Le comité catholique pour les droits de l’homme n’est pas satisfait de l’amnistie partielle décidée par le gouvernement

Publié le 18/03/2010




Le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Corée a donné lieu à l’amnistie par le gouvernement de Séoul de 25 prisonniers d’opinion dont certains étaient détenus depuis très longtemps comme Kim Sun Myong, en prison depuis quarante-cinq ans. Mais trois mille prisonniers de droit commun ont bénéficié en même temps de la grâce gouvernementale.

Cette amnistie très partielle n’a pas satisfait le comité catholique pour les droits de l’homme qui estime que le geste du gouvernement sud-coréen n’est que de la poudre aux yeux destinée à abuser la population sur son objectif véritable : « Cette amnistie n’est pas destinée à réconcilier la nation, mais plutôt à libérer un certain nombre de personnes qui étaient détenues pour des actes de corruption » a déclaré le comité.

Le comité estime qu’il reste encore 440 véritables prisonniers de conscience dans les prisons sud-coréennes et demande au gouvernement de remettre en prison les personnalités condamnées pour corruption économique et politique et qui ont bénéficié de l’amnistie.

Quelques jours auparavant, le 9 août, le cardinal Kim, archevêque de Séoul avait publié un message à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance. Il y demandait la réconciliation des Coréens du Nord et du Sud, l’unité nationale et une amnistie générale. Il critiquait aussi sévèrement les autorités sud-coréennes pour leur décision de ne pas intenter de procès aux responsables militaires du massacre de Kwangju, le 18 mai 1980 : des centaines de personnes avaient été tuées par l’armée venue réprimer des manifestations.

Dans un passé récent, le cardinal s’est montré lui aussi quelque peu sceptique sur la volonté réelle du gouvernement de combattre le fléau de la corruption économique (3).