Eglises d'Asie

A la suite d’un incident provoqué par un musulman immigré, de violentes émeutes ont secoué Dili

Publié le 18/03/2010




Les 8 et 9 septembre 1995, de violentes émeutes ont secoué Dili, capitale du territoire. Un marché a été brûlé, la plupart des commerces tenus par des musulmans ont été détruits. Les émeutes ont eu lieu simultanément en six endroits de la ville. L’armée indonésienne a arrêté cinquante-deux jeunes gens. Seize d’entre eux sont toujours questionnés par les forces de sécurité. Selon un porte-parole officiel, deux commerçants musulmans auraient été poignardés et huit militaires blessés.

Les violences ont été provoquées par des remarques attribuées à un employé musulman de la prison d’Etat de Maliana à quelques dizaines de kilomètres de Dili. Il aurait qualifié la religion catholique d’« insenséeinsulté la Vierge Marie et mis en doute l’immaculée conception. Vingt-six détenus de la prison ont signé une déclaration dans laquelle ils confirment que Sanusi Abubakar a bien tenu ces propos insultants pour la foi catholique.

Dans les jours qui ont suivi, des manifestations de jeunes catholiques ont eu lieu dans les villes de Maliana et de Viqueque et les émeutiers s’en sont pris aux commerces tenus par les musulmans dans ces localités ainsi qu’à des mosquées. A Viqueque, la police aurait tiré et fait deux morts parmi les manifestants, mais cette nouvelle n’a pas été encore confirmée par des sources indépendantes. Les troubles se sont déplacés vers Dili après que des copies de la déclaration des détenus de la prison de Maliana aient été largement distribuées dans la population.

Dès le 8 septembre, Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili avait appelé l’ensemble de la population au calme, et il était lui-même descendu dans la rue pour essayer d’arrêter les violences. Le 9 septembre, il est allé à Viqueque où il a célébré une messe pour la paix.

Un porte-parole de la police a déclaré, le dimanche 10 septembre, que le fonctionnaire indonésien coupable des remarques insultantes pour les catholiques avait été arrêté et serait poursuivi en justice. Le même jour, le chef de la police de Dili, le colonel Andreas Sugianto a affirmé : « Le calme est revenu à Dili et les activités quotidiennes ont reprisDe son côté, un porte-parole de l’armée a déclaré que les responsables des émeutes seraient fermement châtiés.

Ces incidents sont les plus graves qui se soient déroulés à Dili au cours de l’année 1995. La population de Timor Oriental est majoritairement catholique, mais, depuis plusieurs années, le gouvernement indonésien encourage l’immigration de musulmans venant de Java ou de Sulawesi.