Eglises d'Asie – Timor Oriental
A la suite des émeutes de septembre, des milliers d’immigrés musulmans ont quitté le territoire
Publié le 18/03/2010
La plupart des immigrés qui quittent le territoire sont des commerçants musumans qui estiment ne plus avoir d’avenir à Timor Oriental. Les émeutiers de septembre s’en étaient pris presque uniquement aux marchés et aux commerces de Dili et de Maliana, tenus par les musulmans immigrés.
Le gouverneur du territoire, Jose Abilio Soares, a exprimé son inquiétude à la suite des émeutes. “Si nous exigeons des autres qu’ils respectent nos droits, nous devons aussi respecter les leursa-t-il déclaré le 11 septembre. Il a aussi affirmé que des sanctions seraient prises contre tout membre de l’administration ayant participé aux émeutes. De son côté, le colonel Andreas Sugianto, chef de la police de Dili, a dit aux journalistes que 75 personnes avaient été arrêtées mais qu’une trentaine seulement étaient encore en détention. Selon lui, personne n’aurait été tué durant les incidents, mais des témoins oculaires ont affirmé que quatre personnes au moins seraient mortes au cours des émeutes.
Le 13 septembre, Mgr Carlos Ximenes Belo, administrateur apostolique du territoire a publié une note pastorale demandant à la population catholique de rester calme et de laisser les autorités accomplir leur travail et restaurer la loi et l’ordre. Commentant les raisons qui avaient amené les jeunes catholiques à organiser des manifestations qui ont dégénéré, il écrit : “Si nous croyons que Notre Dame est bouleversée par les paroles insultantes d’un fonctionnaire, nous devrions aussi savoir qu’elle l’est encore bien davantage par la brutalité de vos actes, par les incendies que vous avez allumés, les destructions de maisons, de commerces et de biens que vous avez perpétrées après avoir participé à la messe du dimanche et reçu la communionL’évêque a aussi mis en garde les jeunes catholiques contre les irresponsables qui essayaient de manipuler leurs sentiments anti-indonésiens et anti-musulmans.
Mgr Belo a néammoins souligné la responsabilité des autorités indonésiennes qui, selon lui, ne font rien pour apaiser les tensions interreligieuses et interethniques à Timor Oriental. Il a répété en particulier que le gouvernement de Jakarta devrait sérieusement étudier la possibilité d’un statut sépcial d’autonomie pour le territoire de Timor Oriental, sans quoi toute tentative de résoudre les problèmes sociaux et politiques est vouée à l’échec (11).