Eglises d'Asie

Des religieux de l’Eglise bouddhique patronnée par l’Etat se montrent solidaires de leurs confrères emprisonnés du bouddhisme unifié

Publié le 18/03/2010




L’Eglise bouddhique du Vietnam, patronnée par l’Etat, n’a manifesté officiellement aucune sympathie pour les six religieux et laïcs appartenant au Bouddhisme unifié, récemment condamnés à la prison. Son organe officiel “Giac Ngô” (L’éveil)(13) a même intitulé le compte rendu de leur procès, “le procès des saboteurs de la politique d’union” et a repris sans commentaire la liste de leurs crimes telle qu’elle avait été exposée par l’accusation. Pourtant, de plus en plus de religieux de cette Eglise se déclarent solidaires des religieux emprisonnés pour avoir refusé d’accepter ce patronage. 39 religieux et religieuses appartenant à 39 pagodes dispersées dans les 13 arrondissements de Saigon viennent de signer une lettre intitulée “Appel pour un secours urgent”. Elle est adressée aux plus hauts dirigeants de l’Etat vietnamien. 241 laïcs ont aussi apposé leur nom au bas de ce document qui réclame la liberté pour les six religieux et laïcs emprisonnés et s’élève contre l’injuste procès qui leur a été intenté.

Les 280 signataires exigent que des mesures urgentes soient prises en faveur des religieux internés qu’ils appellent “nos maîtres” et “nos coreligionnairesIls mettent en cause la nature des crimes qui leur sont reprochés (avoir abusé de la liberté démocratique) et font une sévère critique des conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès du 15 août 1995. D’après la lettre, personne n’avait été averti à l’avance de la date à laquelle il aurait lieu. Aucun des amis, proches ou parents des inculpés n’a pu y participer. Le jour du procès, mille fidèles bouddhistes ont essayé de s’approcher du tribunal et en ont été empêchés par la police. Enfin, la condamnation des principaux inculpés qui n’avaient pas pu choisir leurs défenseurs était publiée dans la presse avant même que le procès ne soit achevé.

L’actuelle protestation des religieux de Saigon fait suite à celle de 44 religieux de la province de Binh Dinh, exigeant la remise en liberté du patriarche du bouddhisme unifié, le vénérable Thich Huyên Quang (14). Les signataires de cette lettre appartenaient aussi à l’Eglise bouddhique du Vietnam.