Eglises d'Asie

Karnataka : les catholiques parviennent à faire interdire un manuel scolaire offensant pour le christianisme

Publié le 18/03/2010




Le 2 septembre 1995, le gouvernement de Karnataka a retiré de la circulation un manuel scolaire écrit par M. Shivaram Karanth, 92 ans, l’un des auteurs les plus célèbres et les plus prolifiques de l’Etat. Ce livre, qui était destiné aux classes de sixième et septième (les élèves de ces classes ont de 12 à 14 ans) dans les écoles des deux districts du Nord et du Sud Canara, décrit la résurrection du Christ comme une fiction et parle du Christ ressuscité comme d’un fantôme.

L’ouvrage en question a en fait été écrit dans les années ’40, alors que les Anglais étaient encore les maîtres de l’Inde. Il parle de Jésus comme d’un astrologue, tourne en ridicule le pape, les cérémonies religieuses chrétiennes et les sacrements.

Dans le diocèse de Karwar, qui recouvre le District du Nord-Canara, l’évêque, Mgr William D’Mello, a incité les fidèles à manifester le 21 août 1995 pour demander que le livre soit retiré des programmes. Quelque quarante mille catholiques, sur les 49 000 que compte le diocèse, ont répondu à l’appel de leur évêque.

A Mangalore, siège d’un autre diocèse et centre du district du Sud-Canara, des manifestations ont eu lieu aussi, auxquelles ont participé étudiants, enseignants et plusieurs leaders de la communauté catholique.

A la suite de ces protestations, le gouvernement du Karnataka a formé une commission d’enquête. Celle-ci a recommandé le retrait du livre qui “n’a plus sa place dans le contexte indien actuel. Il ne peut aider à la formation des enfants et certaines leçons ont des relents de communalisme”.

M. Shivaram Karanth a protesté contre l’intervention du gouvernement de l’Etat, l’accusant de chercher à flatter les minorités afin de gagner leurs votes. De son côté, le BJP (Bharatiya Janata Party: Parti du peuple indien) a déclaré que le gouvernement du Janata Dal (le parti du peuple) foulait aux pieds la liberté d’expression des citoyens.

Quelques jours après la décision du gouvernement, catholiques et membres de l’“Eglise du Sud de l’Inde” ont organisé un meeting dans le but de le remercier pour l’action prise.