Eglises d'Asie

La conférence épiscopale indonésienne met en cause la politique indonésienne d’immigration à Timor Oriental

Publié le 18/03/2010




Réagissant aux violentes émeutes qui ont frappé plusieurs villes de Timor Oriental au cours du mois de septembre 1995 (12), la conférence épiscopale catholique indonésienne a publié, le 26 septembre 1995, un communiqué inhabituellement critique de la politique gouvernementale sur le territoire. Les évêques voient la cause des émeutes dans le sentiment de frustration entretenu chez les Timorais par la politique d’immigration du gouvernement indonésien.

“L’aspect religieux (des émeutes) n’est que le révélateur d’une frustration, d’une déception et d’une désespérance plus profondément ancrées dans le peuple. Beaucoup de Timorais de l’est se sentent marginalisés dans leur propre paysdéclarent les évêques. Ils remarquent “qu’il y a beaucoup de blessures profondes et de traumatismes qui ont rendu la population locale (de Timor Oriental) méfiante à l’égard de tous les immigrés spécialement quand ils les voient arriver de plus en plus nombreux et qu’ils deviennent concurrents sur le marché du travail

Les autorités indonésiennes maintiennent que les immigrants à Timor Oriental, provenant de diverses régions, d’Indonésie ne sont que 5% de la population totale qui atteint le chiffre de 800 000. Elles admettent cependant qu’ils occupent souvent des postes de fonctionnaires ou de techniciens et contrôlent une bonne partie du commerce de détail.

Pour prévenir des événement semblables à ceux qui se sont déroulés au mois de septembre 1995, les évêques indonésiens appellent le gouvernement “à faire respecter la loi par ceux qui s’adonnent la violence y compris parmi les membres des forces de sécurité et de l’arméeIls affirment encore que “les aspects socio-culturels du problème de Timor Oriental doivent être pris en compte dans tout projet politique concernant le territoireA la suite de Mgr Belo, administrateur apostolique du territoire, ils estiment “qu’un statut doit être accordé à Timor Oriental, étant sauve l’unité de la république indonésienne, afin de garantir qu’un processus de normalisation puisse prendre place sans créer d’aliénation dans la population

Il faut rappeler que Mgr Carlos Ximenes Belo, administrateur apostolique de Timor Oriental, n’est pas membre de la conférence épiscopale indonésienne puisque le Vatican ne reconnaît pas officiellement l’annexion du territoire par l’Indonésie. Il a cependant l’habitude d’assister en observateur aux travaux de cette conférence des évêques.