Eglises d'Asie

Gujarat : l’Etat projette de remettre en honneur la tradition des gourous

Publié le 18/03/2010




Lors d’une réunion tenue le 5 septembre 1995 pour marquer la journée nationale des enseignants, le ministre de l’enseignement de l’Etat de Gujarat, Nallin Bhatt, a promis “de remettre en vigueur la tradition des gourous et de remettre de l’ordre dans le système éducatif du Gujarat.” Le ministre a rappelé que la tradition autorise les enfants des quatre castes à fréquenter un “ashram” scolaire et à y “étudier convenablement leur caste

Ces propos ont suscité des critiques, affirmant que le BJP (Parti du peuple indien) qui détient le pouvoir dans l’Etat essayait d’instaurer le “castéisme”. “Ils veulent remettre en honneur le système des castes et rétablir la suprématie des hindous de haute castea dit un travailleur social musulman, Ismaïl Devdiwala. Selon les Ecritures hindoues, seul Brahman, âme suprême de l’univers d’où émanent toutes choses et à laquelle toutes choses retourneront, peut dispenser la connaissance. Les brahmanes, la caste la plus élevée qui passe pour posséder Brahman, peuvent par droit héréditaire faire les cérémonies religieuses et civiles, expliquer “les védas” (les écritures hindoues) et les disciplines connexes. Seuls les prêtres comprennent la complexité des rites sacrificiels védiques, ce qui rehausse leur statut et leur pouvoir. Beaucoup attribuent à la science des prêtres et à leur mémoire prodigieuse la transmission orale des textes sacrés hindous.

Le Swami Bolleynac du temple Ghita Damenabad, lui, a fait bon accueil à l’initiative du gouvernement de l’Etat pour remettre l’ancienne tradition en honneur : “L’Inde ancienne avait pour tradition de vénérer et même d’adorer ses maîtresexplique le vieux prêtre, âgé de 81 ans. “Ceux qui donnaient l’enseignement étaient considérés comme saintsCe sont les maîtres, dit-il, qui sont les architectes des générations futures et la société se doit de restaurer le respect des gourous qui inculquent le patriotisme à leurs disciples.

Dans la ville industrielle d’Amedabad, quelque 53 000 élèves des écoles primaires se sont engagés à “respecter et vénérer” leurs maîtres et 5 000 instituteurs primaires ont promis de jouer fidèlement leur rôle traditionnel.