Eglises d'Asie

Kalimantan : un appel à la neutralité politique est adressé aux évêques

Publié le 18/03/2010




M. Laurent Herman Kadir, qui est le conseiller laïc de l’évêque de Pontianak, Mgr Hieronymus Bumbun, vient de lancer un appel aux évêques des quatre diocèses du Kalimantan occidental sur l’île de Bornéo, leur demandant de ne soutenir aucun des partis politiques de la région. Cet appel, a-t-il déclaré, lui a été dicté par l’inquiétude que provoque chez lui le comportement d’un certain mouvement politique du Kalimantan occidental, dont il n’a pas révélé l’appellation exacte.

La parti incriminé, dans le cadre de la préparation éloignée de sa campagne pour les élections de 1997, fait beaucoup d’efforts pour se concilier les grâces des dirigeants de l’Eglise catholique. Selon le conseiller épiscopal, le mouvement politique en question a invité des dirigeants religieux à venir faire des conférences et a distribué des cartes du parti à des prêtres, des religieux et des religieuses. Il leur a même offert une assistance financière. M. Kadir a fait remarquer: “Si l’Eglise entretient des relations privilégiées avec un certain parti, il est inévitable que la division s’installe entre les militants politiques catholiques, une division qui affectera l’Eglise dans l’avenir”.

Pour dissuader l’Eglise de toute alliance politique, il a cité l’exemple du soutien donné par la hiérarchie au Parti à majorité catholique, le “Partai Persatuan Dayak”, au moment des élections de 1955. Le parti avait gagné les élections et son président était devenu le gouverneur de la province. Mais en 1960, il avait été dissous et ses militants rejoignirent alors soit le parti indonésien, soit le parti catholique. L’Eglise offrit immédiatement son soutien au parti catholique et jeta le blâme sur les catholiques qui s’étaient affiliés à l’autre parti.

Selon M. Kadir, ce sont ces erreurs qui ont conduit aux échecs politiques actuels. La population du Kalimantan oriental comprend 20 % de catholiques et, pourtant, depuis plus de 25 ans, aucun catholique n’a été nommé chef de province, ni même chef de district. La hiérarchie aurait semé la division parmi les fidèles. Et depuis lors, les postes-clés leur ont échappé.

Le conseiller de l’évêque de Pontianak aboutit à cette conclusion: “L’Eglise doit maintenir l’unité chez les catholiques sans tenir compte de leurs positions politiques